Italie : mise en cause, l’agence Fitch compte faire appel

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agence de notation Fitch (Photo : Joel Saget)

[21/11/2012 10:14:46] PARIS (AFP) L’agence de notation Fitch Ratings compte faire appel après les poursuites engagées par le parquet de Trani (sud de l’Italie) à l’encontre de plusieurs de ses analystes et dirigeants, a indiqué mercredi Marc Ladreit de Lacharrière, co-propriétaire de Fitch via sa holding Fimalac.

“C’est un juge qui considère qu’en dégradant l’Italie, nous pouvions faire du tort à la consommation des Italiens et donc il a considéré que ce n’était pas bien de le faire”, a expliqué M. Ladreit de Lacharrière mercredi sur France Inter.

“Nous ne sommes pas du tout troublés, dès lors que c’est en première instance et que nous allons en appel tout de suite. C’est un cas très marginal”, a-t-il ajouté.

Fitch a annoncé mi-novembre une réduction de ses activités en Italie à la suite du renvoi en justice de plusieurs de ses cadres pour “manipulation de marché”, le tribunal estimant qu’ils avaient dégradé la note de la Péninsule à des fins spéculatives. Plusieurs employés de sa concurrente Standard and Poor’s (SP) sont également visés.

En ce qui concerne la condamnation de SP en début de mois en Australie, M. Ladreit de Lacharrière a relevé que “les produits qui sont concernés, nous-mêmes Fitch, nous avons refusé de les noter”.

Il a pu “y avoir une erreur” dans la décision de SP de le faire, a-t-il commenté.

La justice australienne a condamné SP à indemniser des collectivités locales ayant englouti des millions de dollars dans des titres très bien notés par l’agence américaine et qui s’étaient effondrés pendant la crise financière de 2008.

Le président de Fitch a par ailleurs réitéré l’intention de l’agence de réexaminer la situation de la France “au cours de l’année 2013”, rappelant que Fitch avait été la première des trois grandes agences à placer le pays sous surveillance négative dès décembre 2011.

Elle est désormais la seule à lui attribuer encore la note d’excellence “AAA”, après l’abaissement mi-janvier par SP puis lundi par Moody’s. Les deux agences ont attribué une perspective négative à la note française, signifiant qu’elles pourraient encore l’abaisser à moyen terme.