Des taux d’abandon scolaire élevés, un nombre d’inscriptions limité, un équipement inadapté aux besoins de la formation, un manque d’espaces d’hébergement et une inadéquation entre la formation et les exigences du marché de l’emploi. Tels sont les principaux problèmes de la formation professionnelle dans plusieurs centres et dans les régions et dans la capitale.
Ainsi, “le taux d’inscriptions au centre de textile et d’habillement de Bembla (gouvernorat de Monastir) n’a pas atteint les 20% de la capacité d’accueil”, a indiqué le directeur de ce centre, Tarek Ben Abdelkader.
Ce faible taux témoigne du nombre important des problèmes que connaît le secteur de la formation professionnelle dans plusieurs centres, notamment le peu d’engouement des jeunes pour la formation professionnelle et le taux élevé de l’abandon scolaire.
De même, le nombre des inscrits au CAP (certificat d’aptitude professionnelle) est très limité, en dépit d’une forte demande des entreprises, a ajouté M. Ben Abdelkader.
Pour sa part, Marouène Ben Othmane, directeur du centre de formation en textile et habillement de Ras Tabia (Le Bardo), la formation professionnelle souffre d’une inadéquation étonnante entre la formation dans les centres et celle effectuée dans les entreprises.
Les centres de formation en textile et habillement, par exemple, souffrent d’une inadaptation entre la formation résidentielle dans les centres et la formation en alternance effectuée dans les entreprises. Ce décalage est dû notamment à une différence entre l’équipement du centre, généralement ancien et inadapté aux exigences de l’innovation, et un équipement ‘in’ de l’entreprise, qui cherche toujours à suivre le rythme du marché international et s’y adapter, ajoutera-t-il.
La formation dans ce secteur exige également une maîtrise des modèles internationaux de confection ainsi que de la recherche. De même, ces centres doivent être dotés des derniers équipements informatiques, notamment des PC connectés à Internet et adaptés aux logiciels utilisés pour la formation en textile et habillement.
Les apprenants suivent parfois une formation qui ne réponds pas à leurs ambitions et qui ne s’adapte pas à leurs compétences, ce qui conduit dans la majorité des cas à un échec scolaire et à un abandon de la formation, a précisé M. Ben Othmane.
Le centre ne dispose pas, en outre, d’un espace d’hébergement pour accueillir les apprenants ce qui oblige les responsables à recourir à un autre centre à la Manouba pour héberger certains apprenants, a t-il ajouté.
La formation dans le domaine de l’artisanat souffre aussi de multiples problèmes dont le désintérêt des jeunes pour ce type de métier jugé «vieux», outre la vétusté des équipements et l’absence d’espaces réservés à la formation dans certaines spécialités.
Idem pour le centre de formation dans l’artisanat de Gabès: abandon de l’apprentissage et suppression de la formation dans certaines spécialités. Sur une capacité d’accueil de 220, seulement 157 apprenants suivent la formation et plus de 25 ont abandonné les cours depuis septembre dernier. Parmi les spécialités supprimées, la ferronnerie d’art à cause du manque d’un espace adapté, a précisé Henchiri Kilani, directeur du centre.
D’un autre côté, un espace de restauration a été construit dans le centre de Gabès mais sans prévoir un espace de stockage de nourriture, ce qui a abouti à sa fermeture, a affirmé le directeur du centre.
Ces multiples problèmes dont souffrent la plupart des centres de formation professionnelle dans le Drand Tunis et dans les différentes régions ont des répercussions négatives, notamment en matière d’insertion professionnelle des diplômés dans le marché de l’emploi.
WMC / TAP