La Tunisie préserve sa 10ème position (sur 16 pays arabes) en matière de liberté économique. C’est le chiffre du rapport 2012 sur la «liberté économique dans le monde arabe», présenté, jeudi 22 novembre à Tunis, qui l’indique.
Le rapport classe ces pays selon cinq indices de liberté économique, à savoir: le poids du gouvernement (dépenses, impôts, sociétés), les législations commerciales et économiques, outre les droits de propriété, d’accès aux fonds, la liberté de commerce avec les autres pays et l’organisation d’assurance, du travail et des affaires.
Elaboré par la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté et l’International Research Foundation (Oman) et Fraser Institute (FI), le rapport attribue à la Tunisie le même résultat accordé par le précédent rapport, à savoir 6,8 points.
Cependant, les auteurs du document appellent la Tunisie à une plus large ouverture économique, notant au passage que le classement de la Tunisie pourrait s’améliorer vue que les premiers indicateurs démontrent une amélioration des résultats du pays en termes de dépenses gouvernementales et de politique monétaire.
Ce sont les Emirats et le Bahreïn qui sont jugés les pays les plus libres, économiquement dans le monde arabe.
Intervenant aux travaux de la conférence, l’ancien ministre des Finances, Houcine Dimassi, a mis en garde contre les impacts d’une ouverture «totale» de l’économie tunisienne. «Les expériences ont démontré que l’application du principe de l’ouverture totale de l’économie engendre des disparités sociales menant nécessairement à une Révolution». Il a recommandé «l’application d’une liberté économique, partiellement contrôlée par l’Etat».
Pour le président de l’International Research Foundation, Salem Ben Nacer, la Tunisie est appelée à développer ses législations commerciales et son système monétaire, et à simplifier les procédures d’investissement, outre la garantie de la liberté de l’activité du commerce international. Dans ce cadre, il appelle à développer les compétences afin de garantir une plus large ouverture économique.
Riadh Bettaieb, ministre de l’Investissement et de la Coopération internationale, a affirmé, pour sa part, que la Tunisie œuvre actuellement à réformer le code d’investissement, à adopter des législations en matière de partenariat public/privé et à fournir les garanties nécessaires aux investisseurs.
M. Bettaieb a également souligné que le gouvernement a entamé plusieurs réformes visant le développement du secteur financier et a mis en place des mécanismes visant à attirer la finance islamique.
Par ailleurs, il a soutenu que l’accès de la Tunisie au Statut de partenaire privilégié de l’UE reflète une volonté de garantir davantage de liberté économique.
Dans un autre volet M. Bettaieb estme que la complémentarité maghrébine et arabe est nécessaire dans le développement des échanges commerciaux, lesquels restent faibles par rapport aux échanges avec l’Europe. Il chiffre d’ailleurs à 1,5% de croissance par an pour la Tunisie en cas de renforcement de ses échanges avec les pays du Maghreb et du Moyen-Orient.
WMC/TAP