à Paris le 21 novembre 2012 (Photo : Eric Piermont) |
[23/11/2012 13:53:33] PARIS (AFP) Des petits pots aux bronchiolites, en passant par les sorties en poussette et les galères de nounous, de plus en plus de mamans – et quelques papas – racontent et partagent leur quotidien sur des blogs très influents qui intéressent les grandes marques.
Répandu depuis longtemps aux États-Unis, le phénomène explose en France où 250 blogueuses très influentes, les “e-fluent mums”, se sont réunies pour la première fois à Paris cette semaine dans une ambiance cupcakes, doudous et tablettes tactiles bon enfant, en compagnie d’une quarantaine de marques porteuses du secteur de la petite enfance, partenaires de l’événement.
“L’occasion de rencontrer des amies avec lesquelles on partage nos tuyaux, nos découvertes mais aussi nos angoisses”, disent Stéphanie (blog mapoussetteaparis), Alexandra (surlenuagedelexou) et Céline (danslapeaudunefille), mamans trentenaires actives ou en recherche d’emploi, qui ont créé leur blog pendant leur congé parental.
Instigatrice de ce premier salon, Leslie Sawicka s’en réjouit. Directrice de publication du groupe Mayane et de Parole de mamans, magazine et premier réseau social dédié aux jeunes mères, elle a voulu “fédérer les meilleures blogueuses selon des critères de sélection précis” comme leur popularité sur le net.
Car, explique-t-elle, “plus de 85% des parents d’enfants de zéro à six ans ont déjà lu un blog (sur les quelque 5.000 blogs parentaux créés chaque année) et 36% d’entre eux en lisent régulièrement. Les mamans blogueuses testent des produits, recommandent, déconseillent, font la pluie et le beau temps sur les marques”.
Hôtels, parcs d’attraction
Nathalie Aiach, représentante de la marque norvégienne Stokke (poussettes et chaises hautes de luxe) en France le confirme : “Notre visibilité sur la toile s’est considérablement accrue grâce aux mamans blogueuses et notre chiffre d’affaires a cru d’environ 20% depuis six ans”.
“Elles ne remplacent pas les journalistes mais il faut travailler avec elles et les bichonner”, ajoute Mme Aiach qui dit leur offrir “poussettes, chaises, avant-premières et événements”.
Si elles reçoivent nombre de “cadeaux” en nature ou bons d’achat, les blogueuses écrivent aussi des articles sponsorisés sur des produits tests à raison de “50 à 250 euros le billet”, une rentrée d’argent supplémentaire appréciable mais rarement un vrai salaire, assurent plusieurs d’entre elles.
“Pas question de mentir même si on est payée car les mamans qui nous lisent ne se laisseront pas gruger sans réagir et sur la toile ça va vite, un billet ravageur peut être très néfaste pour tout le monde, mais c’est rare”, dit Alexandra.
Pour Charles Jaunez de chez Blédina, leader du secteur dans l’alimentaire, “rencontrer les blogueuses c’est aller à la rencontre de toutes les mamans consommatrices avec moins un objectif de ventes que d’informations pour s’adapter aux attentes”.
“Les blogs sont un bouche à oreille puissant. Alors imaginez qu’ils atteignent la renommée de certains blogs de fashionistas, plus attendues aux défilés de mode que les journalistes professionnels…”, ajoute-t-il.
Chez Gervais, aux produits laitiers presque bicentenaires, les blogueuses sont “des ambassadrices et partenaires potentielles d’une nouvelle génération de mamans racontant des histoires qui valorisent la marque”, explique Anne-Sophie Blestel.
A Saint-Brieuc, une maman hyperconnectée de trois petits enfants, Caroline Boillon, 32 ans, a fait de son blog (feminelles.com) une occupation à plein temps qui lui permet de “tester des hôtels, parcs d’attraction, jeux d’éveil et de participer à toutes sortes de concours”.