éenne à Bruxelles le 23 novembre 2012 (Photo : Georges Gobet) |
[23/11/2012 21:24:55] BRUXELLES (AFP) Le Premier ministre Britannique David Cameron a réussi à briser son isolement dans la bataille du budget européen, en ralliant plusieurs autres pays, dont l’Allemagne, à son exigence de coupes drastiques.
Il y a près d’un an, M. Cameron avait suscité l’ire de ses partenaires en refusant d’adhérer au pacte budgétaire adopté au plus fort de la crise de la dette.
Mais le climat a changé. Jeudi et vendredi, pendant les deux jours du sommet européen qui s’est terminé par un échec, “la Grande-Bretagne n’a pas été seule contre tous”, s’est réjoui le Premier ministre devant la presse.
“L’accord sur la table n’était tout simplement pas assez bon. Il n’était pas assez bon pour la Grande-Bretagne, mais il n’était pas assez bon pour l’Allemagne, la Suède, les Pays-Bas, la Finlande et le Danemark”, a-t-il assuré.
La chancelière allemande Angela Merkel, qui ne souhaitait manifestement pas un isolement de M. Cameron, a montré de la “sympathie” pour ses positions, selon un diplomate britannique.
à son arrivée à Bruxelles le 23 novembre 2012 (Photo : Georges Gobet) |
Dès jeudi soir, rompant avec le traditionnel axe franco-allemand, un rapprochement entre Londres et Berlin s’était esquissé, rapidement surnommé “Merkeron” ou “Camerkel”, sur le modèle du “Merkozy” forgé sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
“Beaucoup de gens disaient, la Grande-Bretagne sera isolée et se retrouvera toute seule à demander un meilleur compromis. Mais nous avons eu des alliés puissants”, a martelé David Cameron.
Il n’a pour cela pas ménagé ses efforts. Il a rencontré Mme Merkel à deux reprises, et le président français François Hollande une fois, en présence des Premiers ministres suédois et néerlandais qui font partie du camp des durs de l’UE.
Partisan du maintien de la Grande-Bretagne dans l’UE, essentiellement au nom des bienfaits du marché commun, M. Cameron devait aussi veiller à ne pas couper tous les ponts en Europe. Au cours du prochain sommet, en décembre, consacré à l’union bancaire, il continuera de se battre pour protéger les intérêts de la place financière londonienne.
Exigeant jeudi et vendredi des coupes allant bien au delà de celles proposées par le président du Conseil européen Herman Van Rompuy, il a confirmé que les dépenses des institutions européennes et les salaires des “Eurocrates” étaient toujours dans son collimateur.
“Bruxelles continue d’exister comme s’il vivait dans un univers parallèle”, a lancé M. Cameron, accusant la Commission européenne de “ne pas avoir proposé le moindre euro d’économie, pas un euro”.
Son attitude lui a cependant attiré de vives critiques. Le chef du gouvernement italien Mario Monti, a ainsi fustigé la “démagogie” dans les attaques “incohérentes” contre le budget européen.
Mais dans son pays, où la question européenne est toujours aussi explosive, David Cameron peut considérer l’absence d’accord comme une victoire. Il avait subi un camouflet en octobre quand une alliance improbable de conservateurs eurosceptiques et de députés travaillistes l’avaient enjoint de radicaliser son attitude et de demander une réduction du budget européen.
A Bruxelles, il n’a cédé sur rien, conservé le mythique rabais sur la contribution britannique, obtenu que la négociation se fasse sur un budget en réduction, et mis sur la table la question des rémunérations des fonctionnaires européens.
“Jeu, set et match pour David Cameron”, a commenté sur twitter John Rentoul, commentateur politique pour l’Independant on Sunday, reprenant une expression de tennis, un sport si cher aux Britanniques.