Bourse : Paris veut croire à des accords sur la Grèce et le budget des Etats-Unis

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ébergeait la Bourse de Paris (Photo : Patrick Kovarik)

[24/11/2012 16:34:00] PARIS (AFP) La Bourse de Paris, qui s’est nettement relancée cette semaine en dépit de la sanction de Moody’s contre la France, va tenter de garder le cap dans les prochains jours, optimiste quant à un accord sur l’aide à la Grèce et les questions budgétaires aux Etats-Unis.

Durant la semaine écoulée, le CAC 40 a pris 5,60% et terminé vendredi à 3.528,80 points. Ses gains depuis le 1er janvier atteignent désormais 11,68%.

Le marché parisien a profité d’une série de cinq séances de hausse consécutives, dont un bond de 2,93%, mais dans de faibles volumes d’échanges.

“L’heure n’est pas à l’euphorie sur les marchés mais on sent que les choses vont un peu moins mal et que les entreprises arrivent à préserver leur rentabilité. Il est possible qu’il y ait la place pour une reprise dans les prochaines semaines”, estime Roger Polani, gérant chez SPGP.

Pour Fabrice Cousté, directeur de CMC Markets France, le CAC 40 pourrait être en mesure d’atteindre d’ici fin décembre les 3.600 points, qui marque son point le plus haut de l’année.

Le marché parisien bénéficie selon lui d’un certain apaisement lié aux “enjeux macroéconomiques et budgétaires”.

Les investisseurs se sont permis d’ignorer la décision de Moody’s de priver la France de son triple A, qu’ils avaient largement anticipée, tout comme ils n’ont pas réagi au maintient de la note à AA+ par Standard and Poor’s.

Sur les marchés, “la politique, tant sur la dette grecque que sur les discussions budgétaires aux Etats-Unis, va donner le ton la semaine prochaine”, estiment les économistes chez le bancassureur ING.

Le dossier grec devrait retenir l’attention dans la zone euro, puisque les Européens et le FMI doivent se retrouver lundi pour discuter du versement d’un prêt dû à Athènes depuis cet été et des moyens de réduire la dette du pays.

“La crise (dans la) zone euro est moins aiguë. La Grèce pose encore problème mais il est probable qu’on s’entende sur le versement de l’aide”, selon M. Polani.

Les investisseurs suivront également plusieurs emprunts de l’Espagne et de l’Italie. L’Espagne sera d’ailleurs regardée ce week-end avec des élections en Catalogne, région espagnole la plus endettée.

Peu de statistiques économiques sont au programme en Europe, si ce n’est le moral des consommateurs et le chômage en Allemagne et des indicateurs de confiance dans la zone euro, laquelle devrait vraisemblablement s’enfoncer dans la récession au quatrième trimestre.

Le marché va par ailleurs s’intéresser à nouveau aux Etats-Unis, après la pause liée aux festivités de Thanksgiving cette semaine, marquée par l’absence de nombreux investisseurs américains.

Les discussions politiques vont reprendre afin d’éviter le “mur budgétaire”, expression désignant la cure de rigueur forcée à laquelle les Etats-Unis seront soumis faute d’accord politique d’ici à la fin de l’année et qui risque de faire retomber le pays en récession.

La dernière réunion entre le président américain Barack Obama et les chefs de file du Congrès avait été qualifiée de constructive, ce qui avait contribué à l’accalmie sur les marchés.

“Les deux partis aux Etats-Unis ont montré qu’ils souhaitaient trouver un accord sur le budget. On ne sait pas grand chose de l’accord en lui-même, mais les responsables ont la volonté de ne pas pénaliser la croissance américaine”, rappelle Franz Wenzel chef stratégiste chez Axa IM.

Toujours aux Etats-Unis, plusieurs indicateurs seront à examiner, notamment sur l’activité industrielle, la confiance des consommateurs, l’immobilier, ainsi qu’une deuxième estimation de la croissance pour le troisième trimestre.

“Les chiffres macroéconomiques aux Etats-Unis et en Chine sont plutôt encourageants. Ils confirment que l’économie de ces pays repart, ce qui soutient les marchés en Europe, puisqu’il faut rappeler que les grandes entreprises européennes sont très dépendantes de la croissance mondiale”, selon M. Wenzel.

Euronext (CAC 40)