à Berlin (Photo : David Gannon) |
[26/11/2012 17:07:44] BERLIN (AFP) La faible hausse des salaires en Allemagne depuis 2000 a soutenu les exportations allemandes, mais a renforcé les déséquilibres et la pression commerciale sur ses partenaires en zone euro, affirme une étude de la fondation allemande Hans-Böckler présentée lundi.
En 2011, le coût d’une heure de travail dans le privé en Allemagne s’est affiché à 30,10 euros, d’après les calculs de la fondation Hans-Böckler, proche des syndicats allemands.
Un chiffre qui place le pays derrière ses principaux partenaires en zone euro tels que les Pays-Bas (31 euros), la France (34,2), la Suède (39,1) et la Belgique (39,3), mais au-dessus de la moyenne de la zone euro (27,6).
“L’Allemagne est dotée d’une excellente compétitivité internationale. (…) Depuis des années, nous exportons bien plus que nous n’importons”, a commenté Gustav Horn, membre de la fondation et directeur de ce rapport.
Pour autant, “les excédents commerciaux de l’Allemagne sont si grands, qu’ils mettent nos partenaires en zone euro et en dehors (les autres pays de l’UE, NDLR) sous forte pression, et rendent très difficile de surmonter la crise de l’euro”, a-t-il souligné.
Entre 2000 et 2008, le coût d’une heure travaillée en Allemagne a progressé de 1,8% en moyenne, contre 3% en zone euro et 3,6% au sein de l’Union européenne, en raison d’une croissance “relativement faible” des salaires et de la demande intérieur, relève le rapport.
Toutefois, le coût du travail en Allemagne a augmenté de 3% en 2011, un rythme plus rapide que celui de la zone euro (2,7%) pour la première fois depuis 2000. Au premier semestre 2012, cette tendance s’est poursuivie: le coût de l’heure de travail allemande a cru de 2,2%, contre 1,8% en zone euro.
Deux raisons à cela. L’application en Allemagne d’un certain nombre de hausses de salaires, maintes fois reportées au plus fort de la crise de 2008 et jusqu’en 2010, et une baisse drastique du coût du travail dans les pays de la zone euro malmenés par la crise: Grèce, Italie et Portugal.
Pour 2012 et 2013, la fondation mise sur une hausse du coût du travail en Allemagne d’environ 2,5%, ce qui serait “dans la moyenne de la zone euro, ni particulièrement au-dessus, ni particulièrement en dessous”, a précisé à l’AFP M. Horn.