éenne, Mario Draghi, le 26 novembre 2012 à Bruxelles (Photo : Georges Gobet) |
[27/11/2012 05:21:06] BRUXELLES (AFP) La zone euro et le FMI ont accouché dans la douleur dans la nuit de lundi à mardi d’un accord sur les moyens de réduire la dette grecque et le versement tant attendu d’une aide financière gelée depuis des mois et vitale pour un pays au bord de l’asphyxie.
Après plus de 13 heures de réunion, la zone euro et le FMI se sont entendus pour que la dette grecque soit ramenée à 124% du PIB d’ici 2020, contre un objectif initial de 120% défendu par le FMI, selon un communiqué de l’Eurogroupe.
Cela représente un allégement de la dette grecque d’environ 40 milliards d’euros d’ici 2020, selon une source européenne.
“Le FMI voulait s’assurer que la zone euro prendrait les mesures nécessaires pour remettre la Grèce sur la voie d’une dette viable. Je peux dire aujourd’hui que cela a été fait”, a déclaré la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, au cours d’une conférence de presse concluant la réunion de l’Eurogroupe.
Les ministres ont aussi décidé de débourser un total de 43,7 milliards d’euros bloqués depuis des semaines. Une première tranche d’un peu plus de 34 milliards sera versée en décembre. Le versement du solde se fera en trois tranches au cours du premier trimestre 2013.
“L’accord a été très difficile”, a reconnu le président de l’Eurogroupe, Jean-Claude Juncker, en soulignant qu’il avait “nécessité des efforts significatifs de chaque partie”.
“La décision va sans aucun doute réduire l’incertitude et renforcer la confiance dans l’Europe et dans la Grèce”, s’est félicité le patron de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, en quittant la réunion à Bruxelles.
énérale du FMI, Christine Lagarde, le 26 novembre 2012 à Bruxelles (Photo : Georges Gobet) |
Pour réduire la dette grecque sans en passer par un effacement (“haircut”), les ministres de l’Eurogroupe ont décidé un paquet de mesures.
Parmi elles, figurent une réduction des taux d’intérêt des prêts bilatéraux déjà consentis à Athènes, un allongement de 15 ans de la durée de remboursement des prêts à la Grèce et un report de 10 ans pour le paiement des intérêts.
Les ministres entendent également rétrocéder au pays au moins une partie des gains réalisés par les banques centrales nationales et la BCE sur les obligations grecques qu’elles détiennent.
Ils ont aussi prévu un rachat par la Grèce de titres de dette, à condition de ne pas aller au-delà d’un certain prix sur le marché.
Les ministres des Finances de la zone euro étaient réunis à Bruxelles depuis la mi-journée, pour la troisième fois en deux semaines, avec la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, et le président de la BCE, Mario Draghi.
Ils s’étaient déjà entretenus par téléphone samedi pour tenter d’aplanir leurs différends sur les moyens de réduire la dette grecque, qui aurait atteint 144% du PIB en 2020, sans mesures nouvelles. Un niveau jugé inacceptable par le FMI.
Pour l’institution de Washington, le moyen le plus simple était d’effacer une partie de la dette détenue par ses créanciers publics, sur le modèle de ce qu’ont accepté de faire les banques début 2012.
Une solution rejetée fermement par la BCE et certains pays, au premier rang desquels l’Allemagne. Son ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, l’a d’ailleurs répété lundi, démentant indirectement des informations parues dans la presse allemande selon lesquelles il se serait montré ouvert à un effacement partiel de la dette grecque.
Des représentants de la zone euro avaient aussi évoqué la semaine dernière à Paris un effacement partiel de la dette grecque à l’horizon 2015, selon les journaux Welt am Sonntag et Der Spiegel dimanche.
A Athènes, le Premier ministre grec Antonis Samaras, qui s’était entretenu au téléphone lundi avec plusieurs dirigeants européens pour pousser à trouver une solution lors de l’Eurogroupe de lundi, a immédiatement salué l’accord. “Tout s’est bien déroulé. Tous les Grecs ensemble, nous avons lutté (pour cette décision) et demain commence une nouvelle journée pour tous les Grecs”, s’est félicité le Premier ministre.
“Pour la zone euro, il s’agissait d’un vrai test sur notre crédibilité, notre capacité à prendre des décisions sur les questions les plus difficiles”, a