Un après après son lancement, Autolib’ a réussi à s’imposer à Paris

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ées le 2 décembre 2011 à Paris (Photo : Patrick Kovarik)

[27/11/2012 07:26:31] PARIS (AFP) Un an après son lancement, le service de location courte durée de voitures électriques Autolib’, un des projets phare de Bertrand Delanoë, a trouvé sa place à Paris et en banlieue, mais suscite toujours certaines résistances.

Le lancement d’Autolib’ remonte au 5 décembre 2011, mais le maire socialiste de Paris Bertrand Delanoë et l’industriel Vincent Bolloré, dont le groupe produit la voiture, célèbreront cet anniversaire dès jeudi.

Lancé au départ dans 46 communes d’Ile-de-France, sa présence s’est renforcée comme prévu pour passer à 1.740 autos dans 47 communes, avec 4.250 bornes de recharge. Des parkings en sous-sol devraient en être équipés l’an prochain. Le syndicat mixte en charge du projet vient aussi d’élargir son périmètre de compétence à 412 communes, dans le but d’attirer de nouvelles adhésions.

Les locations se montent à 767.000 et Autolib’ compte 67.000 abonnés, plus que les 50.000 visés. Trente-sept entreprises sont aussi abonnées.

Les abonnés sont plutôt jeunes (les deux tiers ont entre 25 et 49 ans) et en majorité masculine, selon la mairie.

Pour l’adjoint en charge des transports Julien Bargeton, “ce service permet de changer les mentalités, en passant de la voiture comme bien qu’on possède à la voiture comme service qu’on partage”.

Il met aussi en avant “qu’aucune collectivité n’a mis un service de véhicules électriques partagées à une telle échelle”, ce qui a contribué à mieux équiper Paris en borne de recharge.

Vincent Bolloré vante aussi régulièrement les avantages du système qui offre une vitrine sans pareille pour sa quatre places, assemblée en Italie et équipée d’une batterie lithium métal polymère, une technologie différente de la plupart des autres véhicules électriques.

Il espère atteindre l’équilibre financier dès 2014, avec quatre ans d’avance. La ville a investi 50.000 euros pour chaque station Autolib’ (comptant plusieurs bornes) et le groupe Bolloré paye ensuite une redevance de 750 euros par an.

Une autre capitale européenne

Ce dernier a décidé d’élargir son offre en proposant par ailleurs ses voitures électriques en location longue durée et avait dit cet été qu’il espérait signer en fin d’année un nouvel accord du type “Autolib'” avec une autre capitale européenne en novembre ou en décembre.

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à Paris (Photo : Eric Piermont)

Le projet a pourtant connu des couacs au lancement, avec des véhicules difficiles à trouver, pas toujours propres et à qui il manque une banquette rabattable pour pouvoir transporter des objets volumineux.

La marque “Autolib'” a aussi été remise en cause par le loueur Europcar, qui y voit une contrefaçon de sa marque “Autoliberté” et a obtenu gain de cause devant la justice.

L’Union des loueurs professionnels (Ulpro) a en revanche été déboutée d’une plainte pour concurrence déloyale et a fait appel.

Aujourd’hui encore, le système ne fait pas que des adeptes. Laurence Douvin, conseillère UMP de la ville de Paris, critique “l’encombrement de la chaussée” causée par les stations.

Idem pour Pierre Chasseray, délégué général de 40 millions d’automobilistes, qui demande de nouvelles places de stationnement. Il estime en revanche qu’Autolib’ est “la preuve que la mairie de Paris qui se bat contre la voiture reconnaît qu’elle est nécessaire”.

C’est justement ce que reproche Yves Contassot, conseiller EELV. “Est-ce que les usagers sont des gens qui ont vendu leur voiture? Ou qui utilisait les transports en commun?”.

La mairie, qui ne dispose pas de cette donnée, préfère mettre l’accent sur la récente proposition de M. Delanoë d’offrir un abonnement Autolib’ gratuit aux conducteurs à leur véhicule ancien pour réduire la pollution.