Le Parlement portugais vote le budget 2013, année de l’extrême rigueur

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érité, le 14 novembre 2012 (Photo : Patricia de Melo Moreira)

[27/11/2012 09:25:40] LISBONNE (AFP) Le parlement portugais doit approuver définitivement mardi le budget 2013, d’une rigueur sans précédent que le gouvernement, malgré la grogne sociale et les critiques, considère indispensable au redressement du pays, sous assistance financière depuis plus d’un an.

Le gouvernement de centre droit dispose d’une confortable majorité à l’Assemblée et le budget devrait être facilement approuvé comme il l’a été il y a un mois en première lecture.

Il prévoit une hausse généralisée de l’impôt sur les revenus avec un taux de 14,5% pour les plus faibles et de 48% pour les plus élevés. Toutes les tranches d’imposition, ramenées de 8 à 5, subiront une surtaxe de 3,5% tandis que les allocations chômage et maladie seront réduites respectivement de 5% et 6%.

Ce budget, qui devrait permettre des économies de 5,3 milliards d’euros, financées à plus de 80% par les hausses d’impôts, a donné lieu à de vives critiques, à de nombreuses manifestations, dont l’une a dégénéré le 14 novembre dernier en violences inhabituelles au Portugal.

Le principal syndicat, la CGTP, a prévu un rassemblement devant le parlement à partir de 10h30 GMT au moment où les députés procéderont à un ultime débat avant le vote qui devrait intervenir en début d’après-midi.

Des mouvements apolitiques ont appelé à soutenir cette manifestation à laquelle vont participer des enseignants, des retraités, des agriculteurs et des dockers en grève depuis plusieurs semaines.

Le Parti socialiste, principale formation d’opposition, doit voter contre le budget confirmant ainsi sa rupture avec une rigueur qu’il juge désormais “exagérée” même s’il était au pouvoir quand l’Union européenne et le Fonds monétaire international ont, à sa demande, accordé au Portugal en mai 2011 un plan de sauvetage de 78 milliards d’euros.

A contre-courant

Tout en reconnaissant les énormes sacrifices exigés de ses compatriotes, le Premier ministre Pedro Passos Coelho estime que seule la rigueur peut permettre de redresser l’économie.

Grâce à son budget draconien, le gouvernement espère ramener l’année prochaine le déficit public à 4,5% du PIB alors que le PIB doit reculer cette année de 3% tandis que le chômage avoisine déjà 16% de la population active.

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érité du Premier ministre Pedro Passos Coelho, le 5 octobre 2012 à Lisbonne (Photo : Patricia de Melo Moreira)

En baisse dans les sondages, M. Passos Coelho, droit dans ses bottes, a affirmé, à la veille du vote, n’avoir “aucun problème pour affronter l’impopularité”. “Le gouvernement doit savoir aller à contre-courant”, a-t-il dit en ajoutant qu’il préférait “garantir l’avenir du Portugal plutôt que de recevoir des applaudissements”.

Mais le Premier ministre n’est pas au bout de ses peines. Les partis d’extrême-gauche, qui dénoncent un budget “inhumain”, font campagne pour qu’il soit soumis à la Cour constitutionnelle dans l’espoir qu’il soit retoqué comme l’avait été en juillet un projet de M. Passos Coelho de réduire les charges patronales tout en augmentant les cotisations salariales.

Le Premier ministre est toutefois d’autant moins disposé à transiger sur le budget qu’il a reçu récemment deux soutiens de taille.

En visite officielle il y a deux semaines, la chancelière allemande Angela Merkel, symbole de la rigueur budgétaire, l’a encouragé sur cette voie. Une semaine plus tard la “troïka” des créanciers (Fonds monétaire international, Union européenne et Banque centrale européenne) lui a accordé un sixième satisfecit pour la mise en oeuvre des réformes exigées en contrepartie du plan d’aide.

Bien que divers économistes commencent à critiquer “une austérité excessive”, le Premier ministre reste persuadé de son efficacité. Il entend réaliser au cours des deux prochaines années des économies de 4 milliards d’euros grâce à une “reforme de l’Etat” qui sera présentée à la “troïka” en février prochain et dénoncée par l’opposition.