A cinq semaines du deuxième anniversaire de la chute du régime Ben Ali, et treize mois après les premières élections libres et transparentes de l’histoire de la Tunisie, le paysage politique semble sinon définitivement du moins durablement «fixé» autour de la course-poursuite que se livrent Ennahdha et Nidaa Tounes.
En effet, d’après la 11ème vague du baromètre politique de 3C Etudes, l’institut d’études marketing, media et opinion, dirigé par Habib Guerfali, le parti islamiste arriverait en tête d’élections législatives qui se tiendraient aujourd’hui, avec 31,4% des suffrages –en progression d’un demi point par rapport à octobre 2012, et, pour le deuxième mois consécutif, il est talonné par Nidaa Tounes, crédité de 29,6% des voix, soit une amélioration de 1,5 point.
Derrière ce tandem, le classement est toutefois un tant soit peu chamboulé. Ainsi, le Front Populaire et le Parti Al Joumhouri permutent, le premier passant de la quatrième à la troisième place (avec 6,9% des suffrages, contre 5,6% un mois plus tôt), alors que le second fait le chemin inverse et dégringole de la 3ème à la 4ème position (5,4%, contre 5,8%).
Idem pour Al Aaridha Achaabia pour la Liberté, la Justice et le Développement (4,7, contre 5,6%) et le Congrès Pour la République (CPR, 4,6, contre 5%) qui reculent respectivement de la 4ème à la 5ème place et de la 5ème à la 6ème place.
En 7ème place, on trouve le Front Démocratique pour les Libertés et le Travail (FDLT) –Ettakatol- qui progresse d’un peu moins d’un demi point (3,8%, contre 3,4% en octobre 2012), devant cinq autres formations qui régressent -Union Patriotique Libre (2,7, contre 2,8%), Al Moubadara (1,9%, contre 2,3%), le Mouvement du Peuple (1,1%, contre 1,2%), et Al Massar Démocratique et Social (0,7%, contre 1,1%)- ou stagne –à 1,6%- à l’instar de Hizb Ettahrir.
Derrière ce TOP 12, figure une multitude de formations politiques –dont le Nouveau Parti Destourien, le Mouvement Wafa, Al Majd, Al Karama, l’Union Populaire Républicaine, le Mouvement Al Baath, etc.- dont M. Guerfali a préféré, par décence, ne pas révéler les scores –très faibles- lors d’éventuelles élections législatives.
Quid des personnalités politiques
Le classement des personnalités politiques que les Tunisiens considèrent comme présidentiables a moins bougé que celui des législatives. Bien que les suffrages qu’ils récolteraient aient sensiblement chuté, Béji Caïd Essebsi (10,9, contre 14%) et Moncef Marzouki (7,2, contre 9,7%) se maintiennent en tête comme en octobre 2012, très loin devant Mustapha Ben Jaafar, toujours 3ème, malgré une légère amélioration (3,6, contre 3,3%) de son score.
La véritable surprise d’une élection présidentielle s’appelle Taieb Baccouche qui fait un double bond en avant remarquable; d’abord, au niveau des suffrages –de 1,3 à 2,5%- et, ensuite, au classement en passant de la 7ème à la 4ème place.
A l’opposé, Hamadi Jebali se maintient à la 5ème place mais voit sa part des suffrages chuter de 3,1 à 2,3%).