és du groupe Sanofi manifestent à Toulouse, le 8 novembre 2012 (Photo : Eric Cabanis) |
[27/11/2012 20:10:20] PARIS (AFP) Les syndicats du groupe Sanofi ont demandé une réunion tripartite direction-syndicats-gouvernement avec “comme préalable la suspension” du plan de restructuration qu’ils jugent “inacceptable”, mardi lors d’une rencontre à l’Elysée.
“Nous avons rappelé notre première exigence, le retrait d’un plan inacceptable et a minima que le gouvernement et le président de la République organisent une réunion tripartite avec comme préalable une suspension de toute la procédure” de restructuration, a indiqué à l’AFP Pascal Vially, coordonnateur CFDT pour le groupe.
La délégation syndicale a été reçue par des conseillers de François Hollande et du ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg.
M. Vially a précisé qu’une réponse leur serait donnée “d’ici la fin de la semaine”. “On attend la reprise d’un dialogue social sans menace de suppression d’emplois”, a-t-il ajouté.
De son côté, Philippe Guérin, coordonnateur FO, a indiqué être “dans l’attente positive de cette réunion qui permettrait de remettre l’ensemble du dossier à plat”.
Plus tôt dans la journée, environ 350 salariés, selon les syndicats, certains en blouse blanche, s’étaient réunis devant le siège de Sanofi, rue de la Boétie à Paris (VIIIe), en brandissant des pancartes proclamant “Christophe Viehbacher (ndlr, directeur général du groupe), les licenciements c’est maintenant” ou “Sanofi tue l’emploi”.
“Un plan de départs volontaires, c’est surtout la casse de l’emploi, cela veut dire aucune embauche, des salariés transférés et d’autres qui ne sauront pas où ils seront reclassés”, a martelé le cégétiste Thierry Bodin.
Sanofi, désormais première capitalisation boursière française, emploie environ 28.000 personnes sur 49 sites en France. Le groupe a dévoilé en juillet un projet prévoyant la suppression de 914 postes d’ici à 2015, sans licenciement, mais les syndicats accusent la direction de le sous-estimer, affirmant que ce chiffre ne prend pas en compte le site de Toulouse.
Selon l’intersyndicale, plus de 2.000 postes en France pourraient être touchés par des mesures de départs volontaires, de mobilités et de suppressions de postes, dans la recherche, les fonctions supports et la production de vaccins.
D’après le décompte des syndicats, 1.767 postes au total seraient en effet supprimés et 700 transférés. En contrepartie, 300 postes seraient créés à Marcy-l’Etoile (Rhône) et Val-de-Reuil (Eure). L’avenir du centre de recherche de Toulouse (614 salariés) est lui particulièrement menacé par ce plan.
Fin octobre, Chris Viehbacher a assuré que le réorganisation de la recherche visait à “accroître significativement le nombre de médicaments produits en France” et ne constituait “pas un action de réduction de coûts”.