Un trio BAD-Finlande-Tunisie pour l’emploi des jeunes diplômés tunisiens

Par : Tallel

Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD), en partenariat avec la Coopération finlandaise et le gouvernement tunisien, a organisé à Kairouan, les 19 et 20 novembre 2012, un atelier sur la présentation du modèle finlandais d’appui à l’employabilité des diplômés de l’enseignement supérieur et de la formation professionnelle.

La rencontre a réuni environ 80 experts du monde académique, du secteur productif, des collectivités locales et de la société civile spécialisés dans les domaines de l’emploi, de la formulation des politiques nationales de l’éducation et de la formation ainsi que dans le développement de compétences en entreprenariat en corrélation avec le secteur privé.

Etaient également présents, le ministre de la Formation professionnelle et de l’Emploi, Abdelwahab Maatar, l’ambassadeur de la Finlande en Tunisie, Tiina Jortikka Laitinen, et la directrice du département du développement humain de la BAD, Dr Agnès Soucat.

Le but de l’atelier était d’exposer aux autorités tunisiennes un modèle performant d’employabilité des jeunes, en référence aux bonnes pratiques internationales. Comme l’a souligné l’Ambassadeur de la Finlande, il s’agit là d’une opportunité pour la Tunisie «d’explorer le modèle finlandais liant la formation et l’emploi afin d’identifier les options pertinentes susceptibles d’inspirer les politiques en la matière».

Les neuf experts finlandais invités à la rencontre ont ainsi démontré aux participants comment la Finlande est parvenue à établir des centres d’excellence de formation connectés au secteur privé et aux régions en vue de produire des diplômés hautement qualifiés et répondant aux besoins du marché du travail. La Directrice du Département du Développement Humain de la BAD a souligné le fait que «parmi les facteurs explicatifs du succès de la Finlande, on pourrait citer la priorité accordée à l’épanouissement de l’enfant, à la construction de l’estime de soi, à la qualité et la motivation de l’enseignant et surtout à l’ouverture de l’école sur son environnement socioéconomique».

Cet échange d’expérience avec la Finlande s’inscrit en droite ligne avec les principes directeurs du «nouveau modèle éducatif pour l’Afrique» soutenu par la nouvelle stratégie de développement du capital humain de la BAD, notamment «le développement d’un lien étroit avec les entreprises». De fait, le centre de formation finlandais Omnia met à disposition, au sein de ses locaux, des bureaux pour que les entreprises s’y installent, créant ainsi un lien direct avec les étudiants.

S’agissant du «développement de la pensée critique», le modèle finlandais investit beaucoup dans la qualité des professeurs qui sont considérés comme des «facilitateurs» pour véhiculer la connaissance. Le système de notation n’existe pas afin d’éviter des frustrations. Concernant «le modèle Participatif», le réseau EduCluster a permis de créer un réseau régional composé d’institutions éducatives (université, centre de formation professionnelle, écoles de base), d’autorités locales et régionales, d’entreprises et des services en charge de l’emploi.

Les experts tunisiens ont, pour leur part, présenté un diagnostic de la situation de l’emploi et de l’insertion à travers, notamment, le dispositif d’enquêtes développé par l’Observatoire National de l’Emploi et des Qualifications. Ces études ont permis d’identifier les filières de l’enseignement supérieur qui souffrent de difficultés d’insertion (sciences humaines, droit, etc.) et celles caractérisées par un fort taux d’insertion (informatique, télécommunications architecture, électricité et électronique, etc.).

L’atelier a débouché sur la définition de plusieurs assistances techniques axées, entre autres, sur la formation des enseignants du supérieur et des formateurs de la formation professionnelle en pédagogie innovante, en entreprenariat et en soft skills (travail en équipe, communication, comportement en milieu professionnel), l’appui à la mise en place d’un système d’information et d’orientation des jeunes vers la formation professionnelle et la réalisation d’une étude stratégique sur les besoins en ressources humaines hospitalières et l’identification de nouvelles spécialités sur la base d’une cartographie régionale.

Source : BAD

 

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