La Grèce dans l’attente du rachat de sa dette, les banques inquiètes

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une partie de la dette grecque, le 27 novembre 2012 (Photo : Angelos Tzortzinis)

[28/11/2012 09:49:44] ATHENES (AFP) La Grèce était mercredi dans l’attente du lancement de l’opération de rachat d’une partie de sa dette, convenue avec ses créanciers UE-FMI pour maintenir le pays sous perfusion mais qui alimentait l’inquiétude des banques nationales.

Le ministre grec des Finances, Yannis Stournaras, devait dévoiler dans une conférence de presse en début d’après-midi les modalités de cette opération, portant sur des créances souveraines détenues par les prêteurs privés, selon une source ministérielle.

Le rachat doit être conclu avant le 13 décembre, aux termes de l’accord conclu mardi à l’aube à Bruxelles entre la zone euro et le FMI.

Selon une note d’analyse de la banque grecque Eurobank, la transaction sera menée la semaine prochaine et portera sur 50% des 62,3 milliards d’euros d’obligations toujours détenues par les créanciers privés du pays, après l’effacement en mars dernier de quelque 107 milliards de créances.

Selon une étude de l’Eurobank, l’Etat grec espère ainsi réussir à réduire sa dette de quelque 17 milliards d’euros, dans le but de la ramener à 124% du PIB en 2020.

Cet objectif a été fixé avec les bailleurs de fonds du pays, pour lui débloquer le 13 décembre des prêts gelés depuis juin et dont le versement est vital pour lui éviter la cessation de paiement.

Mais déjà très fragilisée par l’effacement de l’ardoise souveraine qu’il a dû consentir en mars, au prix de pertes de quelques 70% sur sa mise, le secteur bancaire grec faisait grise mine. Son indice boursier perdait 4,12% à l’ouverture à la baisse mercredi de la bourse d’Athènes, au lendemain d’une chute de 9,80%.

Selon la presse économique grecque, les banques grecques, en voie de recapitalisation, détiennent 16,9 milliards d’euros des titres visés par le rachat, pour 7,9 mds en possession des caisses grecques d’assurance sociales et 33 à 34 mds d’euros détenus par des fonds étrangers.

Le rachat va les priver de la plus-value qu’elles pouvaient attendre, et diminuer leurs chances d’attirer des capitaux privés pour échapper au contrôle public qui leur sera imposé lors de leur recapitalisation, a expliqué mardi soir sur la télé Skaï Vassilis Rapanos, ex-président de l’Union des banques grecques et de la Banque nationale de Grèce, première du secteur.