Trois raisons ont amené Kandeh Yumkella, directeur général de l’ONUDI en Tunisie. Informer le gouvernement tunisien des prédispositions de l’Organisations des Nations unies pour le développement industriel à soutenir ses actions en matière de promotion de l’emploi et de consolidation du tissu entrepreneurial des PME/PMI, promouvoir la compétitivité industrielle du pays et participer à une réunion avec la BAD (Banque africaine de développement) pour discuter d’un gros projet touchant aux énergies renouvelables.
Un projet qui devrait permettre à 41 pays africains de profiter des énergies propres. «Deux millions de personnes meurent chaque année à cause des énergies polluantes dont 85% de femmes et d’enfants. La Tunisie pourrait se positionner non seulement en tant que fournisseur des énergies propres à l’Europe mais également en tant que fabriquant des technologies servant à sa production», a assuré le DG de l’ONUDI en appelant les décideurs à se projeter dans l’avenir et à concevoir des stratégies de développement économique sur le long terme.
C’était lors de la conférence de presse organisée mardi 27 novembre au siège de l’APII (Agence de promotion de l’industrie et de l’innovation) à l’occasion de la Conférence internationale sur le travail productif pour les jeunes en Tunisie et dans la région MENA.
Le DG de l’ONUDI a également eu des entretiens avec les responsables de l’APII à propos de l’employabilité des jeunes: «Nous sommes convaincus que plus que les produits industriels conventionnels dont la marge bénéficiaire n’est pas très gratifiante, la Tunisie pourra en développer d’autres à haute valeur ajoutée et se frayer une place à l’international».
Soutenue par le gouvernement italien et l’USAID, l’ONUDI a initié un programme visant le renforcement de l’employabilité des jeunes et la promotion de l’entrepreneuriat dans lesgouvernorats du Kef, de Kairouan, de Sidi Bouzid et de Kasserine.
Dix mille entrepreneurs potentiels et opérationnels seront touchés par ce programme et 2.000 emplois attendus, a indiqué Pietro Benassi, ambassadeur d’Italie en Tunisie. Il a assuré à ce propos que la contribution du gouvernement italien au programme s’étendra sur l’année 2013 et touchera deux nouveaux gouvernorats, à savoir Gafsa et Jendouba.
La contribution de l’USAID représente une partie du budget que l’Organisation américaine a alloué à la Tunisie et qui s’élève à 150 millions de dollars: «L’initiative, d’après Mara Rudman, administrateur adjoint de USAID, servira à renforcer le savoir et les capacités des entreprises locales et régionales tout en fournissant des services de soutien et de formation aux organisations déjà établies sur le terrain».
La Suisse a elle aussi tenu à apporter sa pierre à l’édifice de l’emploi en Tunisie grâce au projet PAMPAT. Le Projet d’Accès aux Marchés des Produits Alimentaires et de Terroir sert à appuyer la performance d’un nombre de chaînes de valeur en Tunisie ciblant les produits agroalimentaires de terroir, tels les figues de Djebba, les figues de Barbarie et bien sûr l’harissa. Ce projet, auquel le gouvernement suisse a alloué un budget de 5 millions d’euros, sera géré par l’ONUDI et démarrera au début de 2013.
A l’échelle de la Commission européenne, ce sont 160 millions d’euros qui sont consacrés chaque année à la Tunisie: «La crise économique que traverse l’Europe n’influera pas sur le soutien de l’Europe aux pays du pourtour méditerranéen et l’Afrique. Notre contribution restera la même», a rassuré le représentant de la Délégation de l’Union européenne à Tunis.
Nombreux sont donc les programmes et les actions de soutien aux efforts de la Tunisie pour stimuler l’emploi des jeunes et développer l’emploi, mais c’est un climat d’affaires plus sain qu’il va falloir œuvrer à mettre en place.
Et il revient à tous les acteurs économiques du pays d’y veiller, une meilleure gouvernance, de bonnes pratiques, plus de transparence et un assouplissement des procédures et des réglementations, rien de mieux pour promouvoir l’entrepreneuriat et l’emploi.