[29/11/2012 11:28:53] MADRID (AFP) Les syndicats de la compagnie aérienne espagnole Iberia ont annoncé jeudi six jours de grève le 14, et du 17 au 21 décembre, pour protester contre le plan de restructuration qui prévoit la suppression de 4.500 emplois, a indiqué l’un des deux principaux syndicats, CCOO.
Ce mouvement touche tous les personnels et “un nouveau calendrier de jours de grève sera décidé” si aucune solution n’est trouvée d’ici au 21 décembre, a affirmé à l’AFP José Carrillo, le secrétaire de l’organisation du secteur aérien à CCOO.
Le syndicat de pilotes Sepla, engagé dans un processus d’arbitrage, ne peut pas appeler formellement à la grève mais “les pilotes peuvent faire la grève à titre individuel s’ils le veulent. Et il semble qu’ils le veulent”, a précisé Manuel Atienza, un porte-parole de l’UGT.
“On est dans la ligne d’une action de grève continuelle. On ne veut pas gêner la population qui part en vacances ou pour les ponts. C’est pour cela qu’on a choisi ces dates”, a affirmé José Carillo.
“S’il n’y a pas de solution de la part de la direction après le 21, un nouveau calendrier de jours de grève sera décidé”, a-t-il ajouté.
Les syndicats “espèrent qu’il y aura une réaction de la direction. On est prêt à discuter des réductions de salaires, de l’augmentation de la productivité, mais on ne veut pas de licenciements secs”, a-t-il précisé.
“Ce que nous voulons c’est qu’ils retirent le plan de liquidation et de démantèlement d’Iberia et qu’ils mettent sur la table un plan de viabilité et de croissance” de la compagnie, a renchéri Manuel Atienza.
“Dans ce contexte, nous sommes disposés à faire des efforts: de limitation salariale, de productivité mais pour croître et non pour qu’ils démantèlent la compagnie”, a-t-il insisté.
La compagnie aérienne espagnole Iberia, regroupée au sein d’IAG avec British Airways, a annoncé le 9 novembre la suppression de 4.500 emplois, soit près du quart de ses effectifs, ce que les syndicats ont immédiatement rejeté comme une “attaque brutale”.
Le plan prévoit également des baisses de salaires de 25 à 35%.
Faisant pression sur les syndicats, IAG a fixé au 31 janvier la date limite pour parvenir à un accord sur ce plan et a mis en garde contre “des suppressions plus lourdes et une réduction plus radicale de la taille des opérations d’Iberia” si aucun accord n’était obtenu.
Ces suppressions d’emplois dans une entreprise phare en Espagne sont un coup dur pour le pays, empêtré dans la crise et où le chômage vient de dépasser, au troisième trimestre, la barre des 25%.
Outre les suppressions de postes, ce plan de restructuration – qui a pour but de redresser en particulier le segment déficitaire des vols court et moyen-courrier – prévoit une réduction de 15% des capacités de la compagnie espagnole qui se focalisera sur ses liaisons les plus rentables et la diminution du nombre de ses avions de 25 unités.
Sur le plan financier, l’objectif fixé par le groupe est de permettre à Iberia d’endiguer ses pertes mi-2013.