Logement : les prix fléchissent dans l’ancien mais Paris bat des records

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Des immeubles parisiens (Photo : Jacques Demarthon)

[29/11/2012 14:28:52] PARIS (AFP) Les prix de vente des logements anciens baissent légèrement en France mais ne s’effondrent pas comme en Espagne, ce qui n’empêche pas Paris, la “Ville Lumière” qui fascine toujours nationaux et étrangers, d’établir un nouveau record à 8.440 euros le mètre carré en moyenne.

“La baisse de 1,1% des prix au troisième trimestre 2012 est modérée mais la diminution pourrait atteindre 5% à 10% en 2013 par rapport à 2012”, déclare à l’AFP Olivier Pavy, directeur des affaires économiques au Conseil supérieur du notariat, après la publication jeudi de l’indice Notaires-Insee.

La situation est très contrastée entre les différentes régions, en fonction de leur dynamisme économique, et selon le type de logements. La diminution des prix est en effet beaucoup plus forte en province (-1,5%) qu’en Ile-de-France (-0,2%).

Mais les métropoles dynamiques comme Bordeaux, Lyon et Toulouse voient leurs prix continuer de grimper, en raison notamment d’une forte demande d’investisseurs de plus de 60 ans qui achètent pour louer afin de compléter leur retraite.

“Beaucoup de personnes n’ont plus confiance dans l’assurance-vie et dans les produits bancaires et préfèrent placer leur argent dans la pierre”, souligne M. Pavy.

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égion en 2012

Par contre, des “déserts économiques” n’enregistrent quasiment plus de demandes d’achats, ce qui entraîne une baisse des prix de 10% à 15% depuis 2009 dans un “croissant” allant de la Lorraine à l’Auvergne en passant par la région Centre. Ce qui explique que les prix des maisons ont baissé plus (-1,5%) que les appartements (-0,5%).

Mais, contrairement à l’Espagne et à la crise de 2008 née des “subprimes” où les promoteurs s’étaient retrouvés avec des stocks de logements neufs sur les bras, ces derniers se sont montrés cette fois prudents, ce qui empêche un effondrement des prix aussi bien dans le neuf que dans l’ancien, selon Me Thierry Delesalle.

Pour l’ensemble de l’Hexagone, le nombre de transactions est estimé à 730.000 pour les 12 mois d’octobre 2011 à septembre 2012, soit une baisse significative (-11,8% par rapport aux 12 mois précédents).

Ralentissement de la hausse à Paris

Paris fait, une nouvelle fois, encore exception avec un nouveau record à 8.440 euros le mètre carré en moyenne, une augmentation de 0,8% sur un an et de 1,0% sur les trois mois précédents, selon la Chambre des notaires Paris-Ile-de-France.

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à Paris (Photo : Jacques Demarthon)

Mais cette poursuite de la hausse des prix, mais qui s’est fortement ralentie dans la capitale par rapport a la “flambée” qui avait dépassé les 20% en juin 2011, s’accompagne d’une forte réduction des transactions, avec une chute de 19%.

La part des étrangers parmi les acheteurs continue de progresser, même si elle reste modeste, de 6,8% à 7,3% du total, contribuant à la bonne tenue du marché parisien.

Pour Me Olivier Savary, “les prix à Paris devraient rester stables au cours des prochains mois”.

“Les acheteurs deviennent frileux en raison de la période économique incertaine et du flou artistique des réformes fiscales”, explique Patrick Chappey, directeur associé du groupe d’agences immobilières Imax, interrogé par l’AFP.

Des riches n’hésitent toutefois pas à solliciter leur compte en banque pour s’offir des demeures de rêve dans la capitale. Ainsi un appartement de 121 m2 a été cédé à 26.260 euros/m2 dans le quartier de l’Arsenal (4ème arrondissement) et un autre de 186 m2 s’est envolé à 35.320 euros/m2 près des Champs-Elysées (VIIIè arrondissement), soit la coquette somme de 6,57 millions.