ésident de la Banque centrale européenne Mario Draghi à Paris, le 30 novembre 2012 (Photo : Eric Piermont) |
[30/11/2012 10:58:28] PARIS (AFP) La Banque centrale européenne (BCE) reste prête à intervenir “si nécessaire” pour préserver l’euro, dont la stabilité sera d’autant mieux assurée que l’Europe avancera sur le chemin de l’intégration, a indiqué vendredi à Paris son président Mario Draghi, interrogé sur Europe 1, ajoutant que la zone euro, actuellement en récession, devrait renouer avec la croissance au cours du second semestre de l’an prochain.
“La reprise démarrera sans doute au second semestre 2013”, a-t-il affirmé, selon une traduction simultanée. La BCE doit annoncer jeudi ses nouvelles prévisions de croissance pour la zone euro, lors de la réunion mensuelle de son conseil des gouverneurs.
Revenant sur la décision de la BCE de s’engager résolument dans la défense de l’euro, M. Draghi a réitéré vendredi cet engagement. “Nous ferons tout ce qui est nécessaire, et nous sommes prêts à intervenir à nouveau si cela est nécessaire”, a affirmé M. Draghi, avant d’ajouter en français “même avec des moyens sans limite”. Toutefois, cela ne veut pas dire “sans conditions”, a-t-il ajouté.
L’institution de Francfort a annoncé l’été dernier qu’elle était prête à racheter de la dette des Etats de la zone euro en difficulté en quantité illimitée si nécessaire, à condition que les pays en fassent la demande et se soumettent à un certain nombre de conditions.
La BCE a décidé d’agir, mais les gouvernements européens doivent aussi faire leur part, a toutefois averti M. Draghi. “Nous réussirons à condition que les gouvernements agissent”, a-t-il insisté.
Il est essentiel d’accélérer l’intégration européenne et ce renforcement doit se faire “tout d’abord au niveau des 17” pays de la zone euro. “Nous devons apprendre à partager la souveraineté”, a souligné le président de la BCE.
Le président de la Banque centrale européenne a confirmé que la phase actuelle de réduction des déficits publics était “inévitable” mais qu’il fallait aussi, afin d’en “mitiger les effets”, créer de la croissance, de l’emploi en ayant recours à des réformes structurelles.
“Le mot clé c’est la compétitivité, il faut éliminer les rigidités”, notamment sur le marché de l’emploi, a-t-il expliqué. “Il faut mobiliser ces ressources humaines extraordinaires qui sont les nôtres”, et principalement les jeunes, a-t-il encore souligné.
Interrogé sur la décision de Moody’s de retirer à la France son triple A, note maximale attribuée par les agences de notation financière, M. Draghi a constaté que “très peu de choses” s’étaient produites à la suite de cette décision mais qu’il s’agissait d’un “signal à prendre au sérieux”.