EADS (Photo : Johannes Eisele) |
[30/11/2012 16:27:28] PARIS (AFP) La France et l’Allemagne progressent vers une restructuration du capital du groupe aéronautique EADS où chacune contrôlerait 12% des droits de vote, sans que la France n’ait à céder de parts, a-t-on appris vendredi de bonnes sources, confirmant une information du Figaro.
Dans un nouveau pacte d’actionnaire en discussion depuis des mois, l’Allemagne monterait à 12% du capital et la France, qui détient 15% des actions, ne conserverait que 12% des droits de vote, pour maintenir l’équilibre avec Berlin, ont indiqué ces sources. Les 3% du capital restants seraient parquées dans une structure sans droits de vote.
D’après le Figaro, qui a révélé cette piste de discussions, l’Allemagne souhaitait racheter les 3% à la France mais Paris n’est pas d’accord, la décision étant “impossible à assumer sur le plan politique”.
“Les discussions n’impliquent en rien un désengagement de l’Etat français”, dit-on de source proche du gouvernement.
Les deux actionnaires industriels –le constructeur automobile Daimler qui vote pour l’Allemagne et le groupe Lagardère qui porte les voix de la France– ont annoncé leur volonté de sortir du capital du groupe d’aéronautique et de défense. Leur départ entraînera la fin du pacte d’actionnaires qui régit le groupe fondé en 2000 et qui permettait à la France, l’Allemagne et l’Espagne de contrôler un peu plus de 50% du capital.
La loi néerlandaise qui régit EADS, société enregistré aux Pays-Bas, oblige depuis 2007 les actionnaires, individuels ou agissant en concert, à lancer une OPA sur l’ensemble des actions dès lors qu’ils en possèdent plus de 30%.
Dans le nouveau pacte, l’Espagne conserverait sa part de 5,5%, ses deux partenaires restant chacun à 12% pour ne pas dépasser cette limite de 30% du capital. La banque publique allemande KfW peut racheter des parts de Daimler et d’investisseurs publics et privés regroupés dans le fonds allemand Dedalus, qui détient 7,5% du capital.
EADS s’est refusé à commenter ces informations. “‘Nous ne commentons pas les questions qui sont du ressort de nos actionnaires”, a déclaré un porte-parole.