Le groupe Doux obtient un nouveau sursis de trois mois

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à Graincourt, dans le Pas-de-Calais, en août 2012 (Photo : Francois Lo Presti)

[30/11/2012 17:29:30] QUIMPER (AFP) L’ex-géant de la volaille Doux, en redressement judiciaire depuis début juin, a obtenu vendredi un nouveau sursis de trois mois, une décision a minima selon les syndicats, dont certains doutent que ce délai suffise à trouver une sortie de crise pour les quelque 2.300 salariés.

Le tribunal de commerce de Quimper “renouvelle la période d’observation à compter du 30 novembre 2012” et celle-ci “prendra fin le 28 février 2013”, a précisé l’instance dans son jugement, dont l’AFP s’est procuré une copie.

Un prolongement était demandé et attendu par toutes les parties au dossier, au terme d’un feuilleton de plus de six mois.

Ce délai de trois mois supplémentaires “concerne les 21 sociétés” du groupe, a relevé Jean-Luc Guillart, délégué central du syndicat majoritaire CFDT.

“Même si on avait préféré six mois, c’est positif”, a estimé M. Guillart. “C’est un jugement de prudence. Les gens sont fatigués, entre les licenciements, les PSE, ils ont envie de savoir rapidement”, a-t-il ajouté.

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à Paris, le 9 octobre 2012 (Photo : Mehdi Fedouach)

Nadine Hourmant, déléguée centrale FO, a pour sa part exprimé sa “surprise” quant au délai accordé, le jugeant “insuffisant pour permettre la recherche d’actionnaires, résoudre le problème de la gouvernance”. “Les salariés sont inquiets et ont besoin de stabilité. Une période de six mois aurait apporté un peu plus de sérénité”, a-t-elle déclaré à l’AFP.

Dans ses attendus, le tribunal a noté que “le débiteur s’efforce de mettre au point les conditions d’un maintien durable de l’activité et l’élaboration d’un plan de continuation”.

Les juges ont également souligné un “prévisionnel de trésorerie au niveau du groupe satisfaisant pour la période à venir” et estimé que Doux avait pris des “mesures en faveur des éleveurs partenaires indispensables à l’activité du débiteur”.

“Garanties”

En outre, “les négociations entamées avec la banque Barclays et JBS (partenaire du pôle brésilien de Doux, très déficitaire, ndlr) nécessitent du temps”, a relevé le tribunal, en référence aux partenaires financiers de Doux.

La banque Barclays détient une créance de 142 millions d’euros, sur les 300 millions de dette de Doux, et souhaite la convertir en capital, selon la direction du volailler.

Le groupe Doux s’est félicité du jugement du tribunal, soulignant dans un communiqué avoir “présenté une situation économique et financière garantissant à la fois son autonomie financière et sa profitabilité”.

Selon Doux, “le nouveau périmètre du groupe, qui ne comptabilise plus le pôle frais, cédé en septembre 2012, permet d’afficher une rentabilité opérationnelle positive. Le résultat d’exploitation s’établit ainsi à +8,5 millions d’euros au titre du 4e trimestre 2012”.

Le chiffre d’affaires estimé pour 2013 devrait quant à lui “s’établir à près de 600 millions d’euros et générer un résultat d’exploitation positif”, a assuré le groupe.

Un point d’étape est prévu le 19 février 2013, peu avant l’expiration du nouveau délai, a précisé le tribunal.

Mis en redressement judiciaire le 1er juin avec une période d’observation de six mois, le groupe a vu, à sa demande, son pôle frais, déficitaire, liquidé et partiellement repris début septembre, avec la perte d’un millier d’emplois.

L’ancien poids lourd de la volaille, qui compte encore 1.988 salariés en CDI et 350 en CDD, se compose désormais des pôles surgelés et produits élaborés. Contraint de se réorganiser, il prévoit, selon les syndicats, la suppression de près de 90 postes supplémentaires.