és de Florange, le 30 novembre 2012 à Paris (Photo : Fred Dufour) |
[01/12/2012 20:10:47] PARIS (AFP) Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a affirmé samedi que la nationalisation de Florange, écartée par le gouvernement sur le futur du site sidérurgique d’ArcelorMittal, était toujours possible si Lakshmi Mittal ne tenait pas ses engagements.
Le président François Hollande, qui a reçu “longuement” M. Montebourg samedi matin, lui “a déclaré que la question de la nationalisation temporaire restait sur la table car c’est une arme dissuasive. Si M. Mittal ne tient pas ses engagements, l’Etat prendra ses responsabilités”, a déclaré M. Montebourg sur TF1.
Arnaud Montebourg, dont c’était la première intervention médiatique depuis l’annonce du compromis passé entre le Premier ministre Jean-Marc Ayrault et le géant mondial de l’acier, a déclaré ne pas se sentir désavoué par le fait que sa proposition de nationalisation n’a pas été retenue.
“Si j’avais dû me sentir désavoué je n’aurais pas été seul car plus de 63% des Français soutenaient cette proposition qui est une forme d’arme pour la puissance publique pour se faire respecter”, a-t-il déclaré.
“J’ai décidé de rester à mon poste de travail et de combat”, a déclaré M. Montebourg en réfutant toute idée de démission.
M. Montebourg s’était beaucoup engagé dans le bras de fer entre le gouvernement et ArcelorMittal, plaidant pour une nationalisation temporaire du site avant sa revente à un investisseur privé. Sa proposition a suscité de l’adhésion bien au-delà de sa famille politique et l’espoir de certains syndicalistes.
Cette option n’a pas finalement été retenue et les services du Premier ministre ont eu des mots peu amènes pour le travail de M. Montebourg, affirmant que ce n’était “pas solide” et “pas bordé”. Le Premier ministre s’est fendu samedi d’un communiqué d’hommage à M. Montebourg, mais il avait auparavant estimé que le repreneur présenté par le bouillant ministre n’était pas “crédible”.
“C’est un patriote qui s’est engagé avec ses fond personnels, son expérience, le sérieux qui est attaché à tout cela et le gouvernement lui doit le respect et lui rend un hommage”, a répliqué M. Montebourg, ajoutant que “le président de la République le recevra pour le remercier de ce qu’il s’est préparé à faire”.
Interrogé par l’AFP, le ministère du Redressement productif a déclaré que le repreneur potentiel avait demandé à ce que son anonymat soit préservé.
Sur le dossier Ulcos, possible point d’achoppement entre le gouvernement et le groupe, M. Montebourg a renvoyé la balle à Jean-Marc Ayrault.
Ulcos est un projet européen destiné à produire de l’acier en émettant beaucoup moins de CO2, et pour lequel un des haut-fourneaux de Florange pourrait être utilisé.
Selon Jean-Marc Ayrault, ArcelorMittal s’est engagé vendredi dans cette voie, mais le groupe s’est bien gardé samedi de confirmer cette partie de l’accord.
Interrogé sur les garanties de voir le projet aboutir en Moselle, M. Montebourg a estimé que “les garanties (dont dispose l’Etat, ndlr) c’est que Mittal s’est engagé à étudier le projet, c’est un début, c’est un accord pour l’instant d’étape”.
Et d’encourager le Premier ministre à persévérer: “Je crois que le Premier ministre peut faire preuve d’encore plus de fermeté pour obtenir davantage d’ArcelorMittal”.