Dans le secteur des télécommunications, tout opérateur qui détient quelque 50% de part de marché peut intéresser pas mal de monde, surtout s’il est à vendre. C’est le cas, actuellement, de Maroc Telecom détenu par le groupe français du multimédia Vivendi Universal (VU) à hauteur de 53% avec 31 millions d’abonnés. Sachant que le marché marocain de la téléphonie mobile est partagé par trois opérateurs: Maroc Telecom, Meditel et Wana.
Selon notre confrère maghrebemergent.info, Vivendi souhaite céder ses 53% de parts dans l’opérateur marocain. Mais pas à n’importe quel prix: le président du Conseil de surveillance de VU, Jean-René Fourtou, a fixé le cachet à au moins 5,5 milliards d’euros –environ 11 milliards de dinars tunisiens. Rien que ça.
«Des prétentions très largement supérieures aux estimations des analystes de marché qui estiment que VU peut tout au plus avoir quatre milliards d’euros pour la vente de ses 53% dans Maroc Telecom», relaie notre source. Mais M. Fourtou tient bon, et déclare même que «nous ne sommes pas pressés pour céder Maroc Telecom. Il n’y a pas urgence. Nous n’avons pas le couteau sous la gorge», puis d’ajouter que «son groupe ne décidera de vendre que pour obtenir un prix de cession correct».
Ceci étant, cette situation ne va pas durer éternellement, car le groupe semble «bien décidé de se délester à terme de sa filiale marocaine de téléphonie mobile pour se recentrer sur ses métiers de base, la musique et la télévision». Car Vivendi Universal a une échéance d’environ 12 milliards d’euros à honorer à la fin de cette année 2012, rappelle la même source.
Il est également à rappeler que Vivendi avait acquis, début 2001, 35% du capital de Maroc Telecom, puis porté sa part à 51% après le rachat en novembre 2004 de 16%, et enfin à 53% au terme d’un échange d’actions avec la Caisse de Dépôt et de Gestion du Maroc (CDG).
Pour l’heure, on parle de 4 acquéreurs potentiels des 53% de part de VU, en l’occurrence Qtel, Etissalat (Emirat), Saudi Telecom et le sud-africain MTN.
