éricain Bradley Manning, le 27 novembre 2012, à Fort Meade dans le Maryland (Photo : Mark Wilson) |
[04/12/2012 07:02:52] WASHINGTON (AFP) “La Cour martiale est de loin le meilleur système judiciaire” et le “plus juste” pour juger le soldat américain Bradley Manning, accusé d’avoir transmis à WikiLeaks des centaines de milliers de documents militaires et diplomatiques, a estimé lundi son avocat David Coombs.
Dans sa première apparition publique depuis l’arrestation du soldat, “taupe” présumée de WikiLeaks, David Coombs, qui n’accorde pas la moindre interview à la presse, a déclaré que, malgré la grande “suspicion” et son caractère “inconnu”, “le système militaire dépassait à bien des égards” le système de droit commun fédéral ou des Etats américains.
“La Cour martiale est le meilleur système, et de loin”, a dit contre toute attente l’avocat, s’exprimant devant une église pleine de sympathisants de Bradley Manning, réunis par son réseau de soutien. Me Coombs plaide, ces jours-ci, pour l’abandon de toutes les charges, estimant que les conditions de détention de Bradley Manning constituent une “punition illégale préventive”, proscrite par le code militaire.
L’ancien analyste du renseignement en Irak encourt la prison à perpétuité pour “collusion avec l’ennemi”, lors de son procès prévu pour débuter en mars 2013. “C’est une infraction très grave pour mon client mais aussi pour n’importe qui”, a encore déclaré Me Coombs à la tribune, “j’espère que cela signifie plus que juste donner des informations à la presse”, a ajouté ce réserviste qui a servi l’armée pendant douze ans.
Evoquant son combat pour “un procès juste”, il a ajouté que les juges militaires n’occupaient pas seulement cette fonction mais avaient aussi été procureurs militaires puis avocats de la défense et “voyaient donc les deux côtés”, “une perspective qui leur procure une grande expérience” et un grand “sérieux”.
à Fort Meade, dans le Maryland (Photo : Mladen Antonov) |
Il a justifié son refus de s’exprimer devant la presse par la volonté même de son client, qui ne veut pas “être jugé dans la presse” et estime que les déclarations aux médias ne font rien avancer dans la salle du tribunal. “Il mérite un avocat qui se concentre uniquement sur ce qui se passe au tribunal”, a ajouté Me Coombs.
L’avocat a ajouté qu’il s’efforçait de tout faire pour que cette affaire ne tombe pas “aux oubliettes”, estimant qu’elle avait “une signification pour nombre d’entre nous dans un pays construit autour de la liberté d’expression, la responsabilité du gouvernement et des citoyens informés”.
Le soldat Manning, âgé de 24 ans est accusé d’avoir transmis à WikiLeaks, entre novembre 2009 et mai 2010, des documents militaires américains sur les guerres en Irak et en Afghanistan, et 260.000 dépêches du département d’Etat, déclenchant une tempête dans la diplomatie mondiale.
Il a témoigné pour la première fois devant la justice, jeudi et vendredi dernier, sur ses conditions de détention à la prison militaire de Quantico, près de Washington, de juillet 2010 à avril 2011. “Son rêve est d’aller à l’université”, a encore déclaré Me Coombs, de “travailler pour le service public et même peut-être un jour être candidat” à une élection car il “veut faire la différence dans ce monde”, a révélé son avocat.