Mise en garde de Bruxelles pour le financement de la LGV Lyon-Turin

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énne devant le siège de la Commission à Bruxelles (Photo : Frederick Florin)

[04/12/2012 13:38:10] BRUXELLES (AFP) La Commission européenne a invité mardi les dirigeants français et italien à défendre ses demandes de fonds pour les grands projets d’infrastructures dans le budget 2014-2020 afin de pouvoir co-financer la liaison ferroviaire à grande vitesse entre Lyon et Turin.

“Un co-financement de 40% pourrait venir du budget européen, mais cela dépend d’un soutien très fort des dirigeants français et italien pour le +Connecting Europe Facility+” (le mécanisme européen d’interconnections dans les Transports, l’énergie et les télécommunications), a averti Helen Kearns, porte-parole du commissaire aux Transports, Siim Kallas.

“Il s’agit d’un fonds très important qui est sur la table comme partie inhérente du budget pour la période 2014-2020 pour financer des infrastructures clé en Europe”, a-t-elle rappelé.

La Commission a demandé de doter cette initiative de 40 milliards d’euros sur la période, dont 15,5 milliards pour les grands projets d’infrastructures.

L’enveloppe a été amputée de 9 milliards d’euros au fil des projets de compromis présentés par le président du conseil européen, Herman Van Rompuy, lors du sommet sur le budget en novembre. Mais les coupes opérées dans les demandes de la Commission ont été jugées insuffisantes par plusieurs Etats.

La dotation demandée pour les actions pour la croissance et l’emploi, dans laquelle est intégré le mécanisme pour les interconnections, devrait encore servir de variable pour tenter d’arracher un accord lors du prochain sommet prévu au début de l’année 2013, ont indiqué à l’AFP plusieurs négociateurs.

La France et l’Italie portent une grande responsabilité dans ces coupes, car ils ont réclamé l’affectation d’une partie des fonds retirés aux actions pour la croissance à l’enveloppe destinées à financer les aides directes à l’agriculture, dont ces deux pays sont les principaux bénéficiaires.

Le président français François Hollande et le chef du gouvernement italien Mario Monti ont confirmé lundi le lancement du projet controversé de liaison ferroviaire à grande vitesse (LGV) Lyon-Turin, sans toutefois lever l’obstacle de son financement qui requiert une importante contribution européenne.

Le budget européen peut théoriquement financer 40% des 8,5 milliards d’euros que coûtera la construction d’un tunnel transalpin de 57 km, soit 3,4 milliards. L’Italie prend à sa charge 2,9 milliards et la France 2,2.