Li-Fi : quand la lumière diffuse du son, de la vidéo et remplace le wi-fi

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ème de technologie Li-Fi présenté au salon LeWeb à Saint-Denis, le 4 décembre 2012 (Photo : Eric Piermont)

[05/12/2012 19:41:31] SAINT-DENIS (AFP) Recevoir de la musique ou des vidéos sur sa tablette, son téléphone ou son téléviseur, sans connexion internet, wi-fi ou carte 3G, mais simplement à travers la lumière d’une lampe, c’est ce que permet désormais la technologie Li-Fi, présentée pour la première fois en France.

Une télévision diffuse des images sans le son. En-dessous, une petite ampoule rouge éclaire une zone délimitée. Placée sous la lampe, une enceinte dotée d’un capteur se met à diffuser la bande-annonce du programme comme par magie. Si on la retire, le son s’arrête.

Sur ce stand de France Télévisions à la conférence LeWeb 2012, organisée près de Paris jusqu’à jeudi et centrée cette année sur le thème des objets connectés, une autre lampe diffuse un film en éclairant un écran. En plaçant la main entre la lumière et le capteur, l’image se coupe.

“On fait du morse à très haute fréquence. Quand c’est allumé c’est un 1, éteint un 0. Et comme le numérique c’est des 0 et des 1, on peut transmettre du son, de l’image et internet”, explique Suat Topsu, chercheur à l’université de Versailles Saint-Quentin-en-Yvelines et fondateur de la start-up Oledcomm.

“Ca s’allume et ça s’éteint un million de fois par seconde pour le son, dix millions pour l’image et 100 millions pour internet. L’oeil est incapable de le voir, le capteur, qui le transforme en données numériques, oui”, poursuit celui qui travaille sur cette innovation depuis quatre ans.

Pas d’ondes électromagnétiques

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ème de technologie Li-Fi présenté au salon LeWeb à Saint-Denis, le 4 décembre 2012 (Photo : Eric Piermont)

La technologie “Li-Fi” (pour Light Fidelity), basée sur la modulation d’intensité lumineuse, fonctionne uniquement avec les ampoules à diodes électroluminescentes (LED).

Beaucoup moins voraces en énergie que les ampoules à incandescence classiques, les ampoules LED se généralisent. Depuis septembre, les lampes à incandescence classiques sont notamment interdites dans l’Union européenne.

Selon Suat Topsu, la SNCF est déjà en phase de test avancée pour que chaque “unité d’éclairage” envoie aux voyageurs des coordonnées de localisation GPS et du son à l’intérieur des gares, où les ondes des satellites n’arrivent pas.

Un musée parisien se penche actuellement sur la possibilité d’associer l’éclairage des tableaux à des informations envoyées au public sur des tablettes et des smartphones dont l’objectif de la caméra servirait de capteur.

En 2013, Oledcomm entend commercialiser une lampe diffusant de la musique avant de viser, en 2014, la transmission d’internet via le réseau d’éclairage.

“Le potentiel de transport de données est sans précédant par rapport au wi-fi”, s’enthousiasme le chercheur qui évoque des bandes passantes “saturées” et donc “plus chères”.

Pour lui, pas besoin, dans un premier temps, de payer des droits de passage des Dionées au régulateur français des télécommunication (Arcep) “puisque ça passe par la lumière”.

Autre avantage, l’absence d’ondes électromagnétiques, comme dans le cas du wi-fi, dont certains dénoncent la nocivité. Un équipement susceptible, donc, d’intéresser les compagnies aériennes et les hôpitaux.

Développé en France par Oledcomm, le “Li-Fi” est également l’objet de recherches dans des laboratoires au Japon et aux Etats-Unis, notamment.

Afin de permettre le développement d’un maximum d’applications, ce système de transmission et d’émission de données numériques a été standardisé au niveau international sous la norme IEEE 802, conclut Suat Topsu qui espère que cela permettra de généraliser l’usage du Li-Fi.