Le ministre marocain de l’Agriculture, Aziz Akhannouch, en personne, qui est monté au créneau pour donner l’alerte. A l’instar de tous les autres pays de la Méditerranée, le Maroc subit «les variations brutales des prix des denrées de base, l’impact des changements climatiques, l’évolution des modes de consommation…».
Cité par leconomiste.com, M. Akhannouch indique donc «plusieurs facteurs menacent notre sécurité alimentaire. Ils sont à la fois mondiaux, régionaux, et spécifiques à notre pays». Et d’énumérer ces facteurs : «la volatilité des prix des denrées de base sur les marchés internationaux. Le blé, le maïs et autres produits agricoles font l’objet de spéculations qui augmentent la tension sur les prix». Selon lui, le Maroc importe chaque année des quantités importantes de blé pour combler le besoin de consommation locale.
Ce qui pèse évidemment sur le budget de l’Etat. Car, «la vente de cette denrée étant subventionnée, les caisses de l’Etat ressentent sévèrement les variations des prix sur le marché international, alourdissant ainsi la facture de la compensation», s’inquiète le ministre, étant donné qu’au niveau local, la production agricole ne permet pas de subvenir aux besoins exprimés.
Justement, le directeur général de la Caisse de compensation, Najib Benamour, précise que cette compensation s’est élevée cette année à 52 milliards de DH.
En outre, la situation de pauvreté et la faiblesse des moyens dans le milieu rural accentuent les risques sur la sécurité alimentaire. «Les petits agriculteurs, censés nourrir les populations grâce à leurs productions, se retrouvent paradoxalement les premières victimes de la faim», regrette Albert Sasson, membre du Conseil économique et social, et de l’Académie Hassan II des sciences et technologies.
Voilà donc une situation qui nous rappelle, à bien des égards, celle que vivent les agricultures tunisiens.