ège de la Banque centrale européenne à Francfort (Photo : Daniel Roland) |
[06/12/2012 06:20:50] FRANCFORT (AFP) La Banque centrale européenne (BCE) devrait laisser son principal taux d’intérêt directeur inchangé jeudi malgré la faiblesse persistante de l’économie en zone euro, selon les analystes.
“Nous n’attendons pas de changement de taux même si la décision risque de ne pas être unanime et que certains membres du conseil des gouverneurs seront en faveur d’une baisse de 0,25 point” à 0,50%, estime Marco Valli, chef économiste zone euro pour UniCredit.
La majorité des gouverneurs considèrent cependant la politique monétaire de la BCE déjà “très accommodante”, poursuit M. Valli. Selon eux, l’institution de Francfort (ouest) a fait “son job” en portant le taux directeur à 0,75% en juillet, soit son plus bas niveau historique, et en lançant un nouveau programme de rachat de dette publique (programme OMT).
Cette dernière initiative, annoncée en septembre et pour laquelle la BCE n’a pour l’instant pas déboursé un centime, a permis une nette accalmie sur les marchés financiers et obligataires. Les taux d’emprunt de l’Espagne et de l’Italie, deux pays durement attaqués par les marchés au cours de l’été, n’ont cessé depuis de reculer et les capitaux étrangers reviennent vers la zone euro, a noté à plusieurs reprises le président de la BCE, Mario Draghi.
En outre, le moral des ménages a grimpé de manière inespérée en novembre en Allemagne, France et Italie.
“Nous doutons que la BCE veuille baisser son taux alors que les premiers signes d’amélioration cyclique se manifestent”, estime Marco Valli.
En revanche, elle pourrait changer de braquet début 2013 si le soubresaut conjoncturel attendu se fait encore attendre, d’après les analystes.
“Si la tendance actuelle à la stabilisation s’avère faire long feu, une baisse de taux est possible”, juge notamment Carsten Bzreski, économiste de la banque ING. Voire une entrée en vigueur de l’OMT, pour prouver qu’il ne s’agit pas d'”un géant illusoire”.
En attendant, elle tentera tout cette semaine pour “ne pas gâcher l’atmosphère calme d’avant Noël”, selon lui.
Alors que la zone euro est entrée en récession au troisième trimestre et que le chômage est à son plus haut niveau (11,7% en octobre), elle devrait toutefois revoir “significativement” à la baisse ses prévisions de croissance pour 2013 (elle attendait +0,5% du PIB en septembre), selon Cédric Thellier de Natixis.