à Schoenefeld près de Berlin le 13 septembre 2012 (Photo : Johannes Eisele) |
[06/12/2012 09:10:02] PARIS (AFP) La réforme de l’actionnariat d’EADS est une “nouvelle naissance du groupe” européen d’aéronautique et de défense, désormais libre de ses décisions, a estimé jeudi son directeur de la stratégie.
“C’est tout simplement une nouvelle naissance du groupe, qui va pouvoir croître et se développer” sans que les Etats aient un droit de veto sur ses décisions, a déclaré Marwan Lahoud dans une interview sur Europe 1. “Les décisions se prennent au sein de l’entreprise”, a-t-il insisté.
La Bourse de Paris a salué l’accord entre les actionnaires d’EADS par une forte hausse du titre du géant européen.
A 09H18 (08H18 GMT), le titre EADS s’inscrivait en hausse de 7,31% à 29,23 euros, dans un marché en hausse de 0,30%. A l’ouverture la cotation du titre a été suspendue pendant quelques minutes, suite à des variations de cours trop importantes, a indiqué l’opérateur boursier NYSE Euronext.
L’accord signé entre les fondateurs du groupe –France, Allemagne, Espagne et les industriels allemand Daimler et français Lagardère– met fin au pacte d’actionnaires qui leur permettait de contrôler la gouvernance du groupe.
Il permet aussi à Lagardère et Daimler de se retirer du capital, comme ils le souhaitaient. Pour compenser l’arrivée de leurs actions sur le marché, EADS a décidé de racheter et d’annuler des titres jusqu’à 15% du capital.
L’opération est coûteuse, a reconnu M. Lahoud, “mais nous avons les moyens. Cet argent est un investissement dans notre avenir” parce que le groupe en retirera “une souplesse supplémentaire”. La trésorerie du groupe dépasse huit milliards d’euros.
Les Etats n’auront plus de droit de veto mais un groupe qui fabrique des missiles nucléaires, des satellites, des avions et des hélicoptères de combat n’est pas une entreprise comme les autres, a souligné le patron de la stratégie. “Les Etats, a-t-il assuré, auront toujours quelque chose à dire parce que nous sommes des industries stratégiques pour leur sécurité”,
M. Lahoud a expliqué que l’échec en octobre du projet de fusion avec le fabricant d’armes britannique BAE Systems avait fait prendre conscience des limites du modèle de gouvernance d’EADS. “De cet échec est né le succès d’hier”, a-t-il déclaré.
Pour lui, l’opportunité de cette fusion ne se représentera plus: “les plats ne repassent pas”. Mais “dans une situation analogue, je pense que nous serions en meilleure position pour trouver une solution”, a-t-il dit.