Une stratégie nationale de lutte contre la corruption sera présentée à l’opinion publique, dimanche 9 décembre, date de la célébration de la Journée mondiale de lutte contre la corruption, a déclaré à la presse Tarek El Bahri, conseiller auprès du ministre chargé de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption.
Mercredi, lors d’une table ronde organisée pour la première fois en Tunisie en prévision de cet évènement international, M. El Bahri a précisé que cette stratégie sera basée sur quatre actions principales:
– mise en place d’un système national d’intégrité,
– renforcement de l’Instance nationale indépendante de lutte contre la corruption (INLCC) qui doit remplacer la commission nationale d’investigation sur la corruption et la malversation,
– consolidation du rôle des acteurs non gouvernementaux (société civile, syndicats….),
– promotion du journalisme d’investigation à travers les outils nécessaires de communication.
Revenant sur les faiblesses en matière de gouvernance, M. El Bahri a évoqué un déficit d’évaluation des politiques publiques, l’absence d’un partenariat public-privé et l’absence d’enquêtes de perception permettant de savoir les attentes des investisseurs.
“Toute démarche de lutte contre la corruption devrait cibler, en premier lieu, les domaines des marchés publics, la douane, le domaine foncier( aménagement du territoire ) ainsi que le système d’imposition”, a déclaré le responsable, lors de ce débat organisé par l’IACE (Institut arabe des chefs d’entreprises) et le projet régional du PNUD pour l’intégrité et la lutte contre la corruption dans les pays arabes (PNUD-ACIAC).
Pour Karim Ben Kahla, universitaire, “le phénomène est beaucoup plus complexe”. “Donc la lutte contre la corruption nécessite une stratégie intelligente qui ne se limite pas à la simplification des procédures ou à la conformité aux normes et standards internationaux”.
Du côté de la société civile, le représentant de l’Alliance Tunisienne pour l’Intégrité et la Transparence (ATIT), Salah Riahi, estime que les ONG tunisiennes ont un grand rôle à jouer dans la lutte contre la corruption. “Elles sont, elles-mêmes, appelées à donner l’exemple en matière d’intégrité et de bonne gouvernance”, a-t-il dit.
WMC / TAP