Le projet de suivi et d’évaluation du secteur de l’eau dans les pays d’Afrique du Nord, appelé “MENWINA”, a été lancé jeudi à Tunis. Co-financé à hauteur de 1,9 million d’euros (environ 3,8 millions de dinars) par la Facilité Africaine de l’Eau (FAE), un fonds géré par la Banque africaine de développement (BAD), ce projet vise à coordonner les efforts et les visons des pays nord-africains, en particulier et africains en général pour l’établissement de mécanismes régionaux de suivi et d’évaluation des ressources en eau.
Car, d’après les rapports du Groupe intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), les pays nord-africains seront parmi ceux les plus touchés en Afrique par le changement climatique.
“Les systèmes de suivi et d’évaluation pourraient aider à évaluer les politiques publiques dans ce cadre et à faire des choix éclairés concernant la gestion des ressources en eau”, a déclaré Mme Alice Bahri, coordinatrice de la Facilité Africaine de l’Eau (FAE) qui intervenait à l’atelier de lancement du projet.
“Des résultats concrets concernant les stratégies relatives à l’eau pourraient convaincre les bailleurs de fonds de continuer à financer des programmes dans les régions ciblées”, a encore déclaré la représentante de la Facilité Africaine de l’Eau.
En effet, la FAE, financée principalement par l’Union européenne, le Canada, l’Australie et la BAD, a axé sa stratégie après 2011 sur 3 priorités: la préparation des projets d’investissement, l’amélioration de la gouvernance de l’eau et le développement des connaissances dans le domaine de l’eau.
Le directeur général des ressources en eau au Ministère de l’agriculture (Tunisie), Moncef Rekaya a déclaré, lors de cette rencontre, que “pour réussir ce projet, il faut mettre l’accent sur le développement des ressources humaines et la sensibilisation aux enjeux liés à l’eau”.
Le projet MEWINA permettra, d’après lui, de consolider la gestion intégrée des ressources en eau (GIRE) et l’amélioration de sa gouvernance.
En Tunisie, la moyenne annuelle de chute de pluies est estimée, d’après des statistiques présentées à cette occasion, à 234 millimètres avec des variations évaluées à 1.500 millimètres au nord et près de 100 millimètres au sud.
Le volume d’exploitation de l’eau douce est estimé à 1,4 milliards m3 par an dont 76% des ressources sont destinées à l’agriculture, 19% aux ménages et 6% aux secteurs de l’industrie et du tourisme (6%).
Le DG des ressources en eau a annoncé, par ailleurs, que le projet du Système d’Information National sur l’Eau (SINEAU) sera lancé au cours des prochaines semaines.
IL s’agit d’un portail public d’information générale sur le secteur de l’eau et un outil fédérateur des systèmes d’information sur l’eau dans les divers départements et structures annexes (Agriculture, Environnement…assainissement, entreprises….), d’après Lotfi Nacef, Directeur du bureau de l’inventaire des recherches hydrauliques (Ministère de l’agriculture).
WMC/TAP