ésident sortant du conglomérat indien qui porte son nom, photographié le 28 février 2012 à Genève (Photo : Sebastian Derungs) |
[07/12/2012 08:29:13] NEW DELHI (AFP) Le président sortant du vaste conglomérat indien Tata dénonce vendredi une absence de soutien du gouvernement qui empêche l’industrie de concurrencer la Chine et s’en prend vertement à l’environnement économique “vénal” de l’Inde.
Dans plusieurs entretiens à la presse, Ratan Tata, qui cédera son poste le 28 décembre, le jour de ses 75 ans, critique une absence de cohérence des politiques gouvernementales et accuse le Premier ministre, Manmohan Singh, de pousser son groupe à se tourner vers d’autres marchés émergents pour se développer.
Le gouvernement est engagé dans une vaste réforme visant à ouvrir des pans entiers de l’économie aux investissements directs étrangers, notamment dans la grande distribution, l’aérien et les assurances.
Mais Tata, dont le chiffre d’affaires totalise 100,9 milliards de dollars, estime que les investisseurs ne sont pas encouragés à venir en Inde.
“Différentes agences gouvernementales ont quasiment des interprétations contradictoires de la loi, ou des interprétations de ce qui devrait être fait”, dénonce dans le Financial Times Ratan Tata, dont l’empire emploie 23.000 salariés dans des activités s’étendant de l’immobilier à l’énergie.
“Il y a des choses qui, de manière générale, feraient fuir les investisseurs dans la plupart des autres pays”, poursuit-il.
Le patron du groupe souligne en outre la différence d’attitude du gouvernement indien à l’égard de son industrie par rapport à celle de la Chine, où Tata a récemment ouvert une usine Jaguar Land Rover.
“Il y a une grande différence en matière de soutien du gouvernement. Si nous avions le même genre d’encouragement (…), je pense que l’Inde pourrait vraiment concurrencer la Chine”.
Dans un entretien au quotidien DNA, Tata estime en outre que son successeur, Cyrus Mistry, aura la lourde tâche de ne pas compromettre les règles éthiques du groupe: “Ils (Mistry et ses collaborateurs) devront prendre des décisions et de ce fait répondre constamment à la question: +Nous compromettons-nous ? Cédons-nous ?+”.
“On peut l’appeler par un autre nom, mais dans le jeu d’atténuation ou de reddition à un système vénal, l’option facile est la compromission”, dit-il en référence à la corruption.