Tunisie – Journées de l’entreprise : Comment rétablir la confiance

 

j-entreprises-071212.jpgLe chef du gouvernement et le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie sont catégoriques: il faut un sursaut pour redémarrer l’économie tunisienne. C’est là un des premiers enseignements de la rencontre initiée par l’IACE, qui tient à Sousse, la 27ème édition des Journées de l’entreprise. Premier compte rendu.

«Avant de s’intéresser aux facilitations à engager en matière d’investissement et de reformer le Code des investissements, il faudra, d’abord, s’interroger sur la volonté réelle des hommes  d’affaires à prendre des risques». Voici le principal message que Chedly Ayari, gouverneur de la Banque centrale de Tunisie (BCT), est venu délivrer, vendredi 7 décembre 2012, aux travaux de la 27ème édition des Journées de l’Entreprise, organisées, à Sousse, par l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE) sur «L’entreprise et l’investissement: Cadre et vision».

Pour le gouverneur de la BCT, il faudra en effet rendre l’envie d’entreprendre à ceux qui en ont la charge. Il a indiqué, dans ce contexte, que l’abaissement du taux d’intérêt, opéré deux fois en 2011, n’a pas donné des fruits. En faisant savoir que celui-ci s’est révélé nul avec le taux d’inflation qui a cours dans le pays.

Et Chedly Ayari de reconnaître qu’il peut comprendre les hommes d’affaires insistant sur le fait que demander à ces derniers de subir à la fois et les «risques de l’insécurité», ceux de «la politiques» et ceux de «l’économique», c’est, sans doute, leur en demander trop.

«Une inquiétude s’est transformée en une peur»

S’il est vrai que la «fluidité bancaire n’est pas toujours au rendez-vous», celle-ci s’est un peu améliorée. Ainsi, les comptes se réapprovisionnent. Une tendance qui est, semble-t-il, faite pour durer. Car, le pays a pris, malgré tout, le chemin de la croissance.

Et puis, des fonds existent. A commencer par ceux de l’Etat qui peut investir le milliard de dinars qui restera du budget de 2012. Sans oublier les 5 milliards qui seront réservés en 2013 par le budget de l’Etat à l’effort de développement. Et ce en plus des fonds qu’offriront les banques publiques.

Le tout est d’y croire. Le gouverneur de la BCT ne manquera pas de souligner qu’il est malheureux de constater que les opérateurs nationaux croient moins aux opportunités que nos partenaires étrangers. C’est du moins ce qu’il a ressenti à travers ces déplacements dans les forums étrangers depuis son installation à l’Avenue Hédi Nouira.

Même son de cloche du côté du chef du gouvernement, Hamadi jebali, qui a appelé les chefs d’entreprise à un sursaut en matière d’investissement. Et reconnaissant qu’une «inquiétude s’est transformée dans le pays en une peur». «Les investisseurs ont adopté une position de repli», a-t-il notamment souligné.

«Il faut dire que la révolution a provoqué un séisme et que nombre d’acteurs politiques, y compris dans la majorité actualité, ont trouvé là une occasion pour régler des comptes», a-t-il insisté.

Le problème est, donc, un problème de confiance. Une confiance combien nécessaire au redémarrage de l’économie. Il y va là de l’intérêt du pays qui passe par une situation critique.

C’est là un des principaux enseignements de la première journée de la rencontre initiée par l’IACE.

Nous y reviendrons.