Mettre
en place une stratégie nationale de lutte contre la
corruption et garantir la
coordination entre les différentes institutions de contrôle. Ce sont là les
principales recommandations issues du forum international sur la lutte contre la
corruption organisé les 6 et 7 décembre à Tunis.
Les participants recommandent de diffuser la culture de lutte contre la
corruption, de permettre à la société civile de s’impliquer à cet effort à
travers l’enracinement des principes de la justice transitionnelle et le
renforcement des valeurs de la deuxième République.
Concernant les politiques générales de lutte contre la
corruption, le forum
propose de réviser les lois fiscales et de lutte contre la fraude dans ce
domaine, de garantir la transparence dans les appels d’offre et de mettre en
place des politiques claires de lutte contre la corruption.
Les participants ont également été unanimes sur la nécessité de promouvoir la
relation entre les composantes de la société civile et les institutions de
l’Etat dans les grands dossiers nationaux.
S’agissant du rôle des médias et du droit d’accès à l’information, les
participants ont recommandé d’inscrire la liberté de réflexion et d’expression
dans la Cnstitution et d’assurer un environnement sécurisé pour les
journalistes afin de leur permettre d’investiguer et de dévoiler les affaires de
corruption.
Dans le secteur public, il a été proposé d’instituer la déclaration des biens
pour les fonctionnaires de l’Etat et de promouvoir les programmes de réforme
administrative globale, tout en oeuvrant à l’instauration du principe de
l’alternance dans la fonction publique.
Pour le secteur privé, il a été recommandé de constituer une commission
multipartite comptant des représentants des secteurs public et privé et des
institutions pour élaborer des recommandations en matière de lutte contre la
corruption.
Les organisations patronales sont appelées, pour leur part, à élaborer leurs
propres mécanismes de lutte contre la corruption.
Dans son intervention, le représentant résident du Programme des Nations Unies
pour le développement (PNUD) en Tunisie, Mohamed Belhassine, a fait savoir que
cet organe onusien continue d’accompagner la Tunisie dans sa lutte contre la
corruption, en étant disposé à lui offrir tout l’appui nécessaire.
De son côté, le ministre de la Justice, Noureddine Bhiri, a annoncé que la
Tunisie abritera, les 14 et 15 décembre 2012, une conférence internationale sur
le recouvrement des avoirs détournés à l’étranger, notant que la Tunisie fait
actuellement face au fléau de la corruption qu’il considère «l’une des plus
dangereuses problématiques qui menacent les pays se trouvant en phase de
transition démocratique».