Chine : nouveaux signes de rebond de la croissance

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énergie à Pékin (Photo : Wang Zhao)

[09/12/2012 14:56:09] PEKIN (AFP) La production industrielle a fortement augmenté en Chine en novembre, signalant, après sept trimestres de ralentissement, un rebond de la croissance qui arrive à point nommé pour les nouveaux dirigeants du pays, installés au pouvoir le mois dernier.

Avec 10,1% de hausse sur un an, la production de l’industrie chinoise a connu une progression à deux chiffres pour la première fois depuis le mois de mars, selon les chiffres publiés dimanche par le Bureau national des statistiques (BNS).

Cet indicateur se redresse constamment depuis le mois d’août, lorsqu’il avait atteint avec 8,9% son plus faible niveau en plus de trois ans.

Une reprise de l’activité en novembre avait déjà été esquissée il y a une semaine avec la première expansion de l’activité manufacturière relevée en 13 mois par la banque HSBC.

“La tendance à une reprise de la croissance s’est renforcée au quatrième trimestre”, a déclaré à l’AFP Sun Junwei, économiste pour la Chine de HSBC, qui prédit un rebond à 8% pour la période octobre – décembre et 8,6% de croissance en 2013.

La hausse du Produit intérieur brut (PIB) chinois est tombée à 7,4% au troisième trimestre, son niveau le plus faible depuis le premier trimestre 2009.

L’accélération en cours de la croissance est confirmée par d’autres indicateurs publiés dimanche.

Les ventes de détail, jauge de la consommation des ménages, ont ainsi progressé de 14,9% en novembre sur un an, contre 14,5% en octobre.

Enfin, les investissements en capital fixe, qui ont contribué l’an passé pour plus de la moitié à la formation du PIB, ont augmenté sur les onze premiers mois de l’année de 20,7%, soit exactement au même rythme que pour les dix premiers.

“Cet ensemble de chiffres est assez bon, et soutient l’idée d’un rebond de la croissance du PIB”, a également réagi Lu Ting, économiste pour la Chine de Bank of Amercia – Merrill Lynch, dans une note d’analyse.

Pour soutenir l’activité, la banque centrale chinoise a depuis décembre dernier baissé par trois fois les réserves obligatoires des banques, leur permettant ainsi de prêter davantage, et diminué les taux d’intérêt directeurs en juin et juillet pour encourager les emprunteurs.

Mais afin de ne pas relancer la spirale inflationniste, Pékin s’est abstenu de tout plan de relance de grande envergure.

La hausse des prix a rebondi à 2% en rythme annuel le mois dernier, contre 1,7% en octobre, mais l’inflation reste avec 2,7% de hausse sur les onze premiers mois largement en-dessous de la limite des 4% arrêtée en mars par le gouvernement.

Et les prix à la production, un indicateur avancé de la pression inflationniste à venir, continuent à baisser, bien qu’à un rythme plus faible qu’auparavant.

Les statistiques économiques publiées dimanche sont les premières depuis l’arrivée au pouvoir de nouveaux dirigeants à Pékin à l’occasion du 18e congrès du parti communiste, qui s’est tenu le mois dernier.

“La nouvelle direction (chinoise) menée par Xi Jinping, va probablement poursuivre sa politique budgétaire de soutien à l’activité l’an prochain pour assurer une croissance stable”, selon Liu Ligang, économiste de la banque australo-néo-zélandaise ANZ.

“Le rebond de la croissance va être la priorité numéro un à court terme”, selon Mme Sun, qui relève que “la réunion du Bureau politique tenue il y a quelques jours a mis l’accent sur la continuité et la stabilité”.

Les réformes structurelles de l’économie que le gouvernement veut mettre en oeuvre afin d’accorder plus de place à la consommation et le même accès au crédit aux entreprises privées qu’au secteur étatique ne sont pas oubliées, mais elles attendront si nécessaire.

“Les dirigeants vont intensifier progressivement leurs efforts de réforme aux cours des prochains trimestres. Mais il n’y aura pas de changements du jour au lendemain”, prévient l’économiste de HSBC.

“Certains attendaient davantage de mesures de soutien à la croissance de la nouvelle direction, mais c’est improbable”, estime pour sa part Ren Xianfang, économiste de IHS Global Insight basé à Pékin, notant que de telles mesures ne fonctionneraient plus désormais pour les secteurs souffrant de surcapacités, comme la sidérurgie ou les fabricants de panneaux solaires.