Tunisie : Mettre en place une stratégie d’investissement dans les secteurs prioritaires

Par : TAP

Les moyens de développer les secteurs prioritaires, entre autres l’agriculture, les TIC et la santé, ainsi que les carences dont ils souffrent ont été au centre de la table ronde organisée sur le thème “la stratégie nationale d’investissement dans les secteurs prioritaires”.

Au cours de cette rencontre, organisée vendredi dans le cadre de la 27ème session des Journées de l’entreprise, organisées les 7 et 8 décembre, à Sousse, à l’initiative de l’Institut arabe des chefs d’entreprise (IACE), Lotfi Boumediene, expert en santé, a fait remarquer que le tourisme médical constitue un réel atout pour la Tunisie, en ce sens qu’il contribuerait à son intégration dans l’économie mondiale grâce à des équipes médicales et chirurgicales qualifiées et spécialisées, un coût compétitif et des charges sociales peu élevées.

Cependant, a expliqué l’expert, le développement d’un programme de mise à niveau du secteur est primordial afin d’adapter les institutions de santé aux standards internationaux, l’objectif étant de faire de la Tunisie une destination privilégiée en matière de tourisme de santé.

Les réalisations de ce secteur sont beaucoup plus “le fruit d’initiatives individuelles (clinique, médecins, etc.) que celui d’initiatives institutionnelles plus structurées”, a ajouté l’expert, appelant à créer une structure spécialisée dans la promotion des exportations et des investissements en matière de santé, élaborer un plan pour la création d’une cité médicale et encourager le séjour des personnes âgées étrangères pour de longues périodes.

Il estime également nécessaire d’établir un partenariat avec les hôtels afin d’exporter des activités médicales, tel que le “check-up”, et de créer de centres de proximité dans les pays voisins (Libye, Algérie, Mauritanie, etc.), afin de donner une idée plus vaste aux patients de ces pays sur les services médicaux dispensés par la Tunisie et de les encourager à s’y rendre pour des soins.

Pour sa part, l’universitaire Mohamed Bouhari a souligné que les téléservices (toutes prestations de services via des outils de télécommunications) favorisent les investissements, l’emploi, la croissance et la compétitivité des entreprises. La Tunisie, a-t-il dit, est l’un des pays africains les mieux dotés en infrastructures de télécommunications, à savoir la téléphonie mobile, l’internet haut débit et les réseaux intranet et extranet… Toutefois, ce créneau porteur fait face à plusieurs obstacles, notamment “les difficultés d’accès aux crédits car les banques font preuve d’une grande aversion aux risques liés à l’investissement en TIC”.

M. Bouhari a recommandé de mettre en place une stratégie numérique permettant à la Tunisie de se positionner sur le marché mondial des téléservices et d’encourager l’offshoring sous diverses formes, telles que la saisie délocalisée, les centres d’appels, process informatique et R&D (Recherche-Développement) délocalisés. Et de préciser que l’Etat doit encourager l’externalisation des services par les entreprises, l’administration et les collectivités locales.

WMC/TAP