Un avion de la compagnie Iberia (Photo : Alexander Klein) |
[10/12/2012 19:08:37] MADRID (AFP) Les syndicats de la compagnie aérienne espagnole Iberia ont décidé lundi d’annuler les six jours de grève le 14, et du 17 au 21 décembre, destinés à protester contre le plan de restructuration et la suppression de 4.500 emplois, a indiqué le syndicat UGT.
“Comme il s’agit d’une bataille qui va être longue, nous les syndicats, sommes tombés d’accord pour ne pas appeler à la grève pendant la période de Noël” pour “ne pas déranger” les voyageurs, à affirmé à l’AFP, un porte-parole du syndicat UGT.
Selon lui, “il est possible qu’il y ait une grève après les fêtes de Noël et de début d’année, mais ce qui est certain, c’est que jusqu’à la fête des Roi mages le 6 janvier, non”, a assuré Manuel Atienza, précisant qu’une réunion devait avoir lieu mardi sur la question.
“Le gouvernement nous a demandé de ne pas faire grève dans ces dates. Donc on a accepté d’annuler les jours de grève” prévus pour “ne pas compliquer la vie des gens pour qui la vie est suffisemment compliquée en ce moment”, a ajouté Jorge Carrillo, le secrétaire de l’organisation du secteur aérien à CCOO.
Cette décision a été prise en dépit de l’échec d’une réunion entre la direction et les syndicats.
“Le désaccord a été total. Nous avons fait une proposition de négociations d’un plan de viabilité au lieu d’un plan de démantèlement d’Iberia présenté par la direction. Cela a été impossible”, a affirmé Manuel Atienza.
“Nous avons fait une proposition qui se résume en quatre points” et engagements, a expliqué Jorge Carrillo: “Ne pas morceler l’entreprise jusqu’en 2021, ne pas diminuer le volume de travail d’Iberia, appliquer les conditions du plan social actuel et un plan d’avenir pour la compagnie jusqu’en 2017”.
Sur cette base, les syndicats sont prêts à “faire des sacrifices”, a-t-il ajouté.
La direction d’Iberia s’est félicitée de la levée de la grève qui “devrait être une premier pas sur le chemin nécessaire du dialogue”.
“Iberia espère qu’à l’avenir, il y aura un recours au dialogue et aux négociations avant d’appeler à des grèves qui infligent un grave dommage à l’entreprise et aux clients”, a-t-elle ajouté dans un communiqué.
La compagnie aérienne espagnole, associées à British Airways au sein d’IAG, a annoncé le 9 novembre la suppression de 4.500 emplois, soit près du quart de ses effectifs, un plan immédiatement rejeté comme une “attaque brutale” par les syndicats.
Le plan prévoit également des baisses de salaires de 25 à 35%.
Faisant pression sur les syndicats, IAG a fixé au 31 janvier la date limite pour parvenir à un accord sur ce plan et a mis en garde contre “des suppressions plus lourdes et une réduction plus radicale de la taille des opérations d’Iberia” si aucun accord n’était obtenu.
Ces suppressions d’emplois dans une entreprise phare en Espagne sont un coup dur pour le pays, empêtré dans la crise et où le chômage vient de dépasser, au troisième trimestre, la barre des 25%.
Outre les suppressions de postes, ce plan de restructuration – qui a pour but de redresser en particulier le segment déficitaire des vols court et moyen-courriers – prévoit une réduction de 15% des capacités de la compagnie espagnole qui se focalisera sur ses liaisons les plus rentables et la diminution du nombre de ses avions de 25 unités.
Sur le plan financier, l’objectif fixé par le groupe est de permettre à Iberia d’endiguer ses pertes mi-2013.