écembre 2012 à Paris lors de la présentation de la nouvelle collection de lingerie Lejaby (Photo : Miguel Medina) |
[11/12/2012 08:48:00] PARIS (AFP) Sauvée de la liquidation en pleine campagne présidentielle, la maison de lingerie Lejaby tente une renaissance par le luxe “made in France” à Paris, où elle vient d’ouvrir un “Salon Couture” prêt à recevoir les riches clientes de la planète.
Installé rue Royale, à deux pas du Louvre, du Ritz et d’une bonne dizaine d’établissements cinq étoiles, ce salon/showroom douillet aux teintes pastel, version “Marie-Antoinette” de Sofia Coppola, propose de découvrir sur rendez-vous de luxueux dessous entièrement confectionnés à la main.
Et des “pièces uniques”, baptisées “dessus-dessous”, à mi-chemin entre le déshabillé de luxe et la haute couture, associant les plus belles soies, broderies et passementeries de l’Hexagone.
Déclinés en rose, gris et or, de délicats soutien-gorge aux bretelles de velours, coutures invisibles et fine dentelle version “corbeille Empire”, à balconnets, ont été inspirés par des macarons.
Disposés sur des portants, ils côtoient des jupons multicolores en tulle dentelle à plumetis et des bodies d’une douceur cachemire avec un seul plissé diagonal. D’autres, plus sophistiqués, sont brodés de motifs floraux, de cristaux et de perles.
Chaque création porte une étiquette et un numéro, indique “100% fait main, 100% made in France” ainsi que le prénom de l’ouvrière qui l’a confectionnée.
èle présente la nouvelle collection de lingerie Lejaby, le 7 décembre 2012 à Paris (Photo : Miguel Medina) |
Un boléro façon tenue de soirée et un corset à basques reposent sur deux mannequins en celluloïd tandis qu’une jeune femme passe aux essayages.
Il faut compter entre 250 à 330 euros pour un ensemble culotte/soutien-gorge, de 500 à 1.000 euros pour une pièce de corseterie unique voire 5.000 euros pour un body brodé sur mesure.
Russie, Moyen-Orient
“Nous voulions faire un lieu unique inspiré des maisons de couture des années 40/50 à la française et proposer du 100% made in France de très haut-de-gamme, à acheter sur place ou à commander sur mesure”, explique Alain Prost, ex-PDG de l’italien La Perla, qui a repris Lejaby en janvier 2012 et gardé 195 des 450 salariés en France. Aux côtés du très haut-de-gamme, il continue à fabriquer de la corseterie de prêt-à-porter classique et de bain.
Disposés ça et là, des bougies parfumées décorent des tables basses entourées de canapés et de fauteuils gris perle où champagne et collations seront servis à la clientèle.
“Ca n’a pas été facile, dit M. Prost. Au moment de la reprise, la société avait perdu 60% de sa clientèle et 50% de son chiffre d’affaires. Il a fallu faire des choix. Nous avons travaillé sur les collections qui avaient perdu leur âme. Nous en avons créé deux en un temps record”.
“Fin octobre, on a trouvé des partenaires pour le financement d’un prêt à moyen terme. Aujourd’hui, toute l’équipe est derrière le projet”, se réjouit-il, prêt à “reconquérir une nouvelle clientèle” à l’export et en France: l’Europe, avec la Russie en tête, le Moyen Orient, les Etats-Unis et l’Asie.
éation de Lejaby couture, présentée le 7 décembre 2012 à Paris (Photo : Miguel Medina) |
“Décembre s’annonce encourageant. Les palaces commencent à se remplir, notamment de la clientèle moyen-orientale. Les femmes sont décalées et font leur shopping le soir mais elles adorent la lingerie, je les ai vues acheter les produits les plus sexy”, commente Catherine Deliance, directrice du salon.
C’est à Rillieux, dans la banlieue lyonnaise qu’ont été conçues les collections sous la houlette de Mme Colette alias Colette Candela, 40 ans de maison Lejaby.
Hormis Rillieux, Alain Prost travaille avec un atelier au Mans et compte, à partir de janvier, sur les Atelières, autre atelier de fabrication fondé par Muriel Pernin avec une partie des salariées licenciées.
Pour ses autres lignes de corseterie, le nouveau patron de Lejaby continue de travailler avec un sous-traitant tunisien à Sfax mais assure avoir cessé toute collaboration avec la Chine.