ésident du groupe Publicis Maurice Lévy, le 24 novembre 2011 à Paris (Photo : Eric Piermont) |
[11/12/2012 13:27:22] PARIS (AFP) Malgré la crise, la rémunération des grands patrons du CAC 40, qui s’était déjà envolée en 2010, a continué à progresser légèrement en 2011, se maintenant à un niveau élevé par rapport aux autres pays européens, a indiqué mardi le cabinet Proxinvest.
Cette rémunération –qui regroupe notamment le salaire fixe, les bonus, les actions gratuites, les options et les indemnités de départ versés au dirigeant– a atteint en moyenne 4,2 millions d’euros l’année dernière contre 4 millions en 2010.
“L’indice CAC 40 a pourtant sur la même période perdu 17% de sa valeur”, relève Loïc Dessaint, directeur associé de Proxinvest, spécialisée dans la gouvernance des entreprises.
La France se situe à la sixième place en Europe derrière le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Espagne, la Suisse et l’Italie.
La rémunération moyenne d’un patron du CAC 40 reste toutefois loin de son niveau d’avant crise puisque la moyenne observée était de 5,7 millions en 2006.
Quatorze dirigeants français ont dépassé en 2011 un plafond établi par Proxinvest de 240 Smic annuel soit actuellement 4,6 millions d’euros.
à Paris (Photo : Miguel Medina) |
Maurice Levy (Publicis) a été l’année dernière le mieux payé (19,6 millions d’euros) grâce notamment au versement anticipé de plusieurs bonus, suivi par Carlos Ghosn (Renault, 13,3 millions d’euros), Bernard Charlès (Dassault Systèmes, 10,9 millions), le patron de LVMH Bernard Arnault (10,8 millions d’euros) et Jean-Paul Agon (L’Oréal, 7,7 millions).
Ces rémunérations ne prennent notamment pas en compte les régimes de retraite supplémentaire.
“La politique de rémunération des grandes sociétés françaises manque de transparence et est beaucoup trop court-termiste. Il faut absolument étudier la performance d’un dirigeant sur au moins trois années pleines”, note Proxinvest.
Dans le détail, pour la première fois en 2011 le salaire fixe moyen des dirigeants du CAC 40 a franchi le million d’euros.
Les bonus annuels ont pour leur part baissé de 8,6%, mais ils se maintiennent à un niveau élevé (124% du salaire fixe en moyenne).
Tous les grands patrons français ne sont pas logés à la même enseigne.
En moyenne un dirigeant du SBF 80 (peloton des 80 entreprises qui suit les 40 plus grandes capitalisations boursières) est deux fois moins rémunéré qu’un dirigeant du CAC 40 avec 2,06 millions d’euros (contre 2,1 en 2010).