Ratification de l’accord d’association entre l’UE et l’Amérique centrale

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à Uraba, en Colombie, le 14 décembre 2000 (Photo : Luis Acosta)

[11/12/2012 14:04:30] STRASBOURG (Parlement européen) (AFP) L’Union européenne sera liée en 2013 par un accord d’association avec l’Amérique centrale, le premier conclu avec un autre bloc régional, approuvé mardi à une très large majorité par le Parlement européen dont la ratification était nécessaire.

Les députés européens ont avalisé l’accord d’association avec l’Amérique centrale par 557 votes en faveur, contre 100 et 21 abstentions. Il lie six pays: le Costa Rica, le Salvador, le Guatemala, le Honduras, le Nicaragua et Panama.

Les élus ont ensuite approuvé un accord commercial avec le Pérou et la Colombie par 486 voix contre 147 et 100 abstentions.

Les deux accords, signés dans le courant de l’année, nécessitaient la ratification du Parlement européen et des Parlements nationaux des Etats membres pour entrer en vigueur en 2013.

Les eurodéputés ont également approuvé des règles visant à protéger les producteurs de bananes et les fabricants européens contre les effets néfastes d’une forte augmentation des importations.

Le Costa Rica et la Colombie font partie des premiers exportateurs de bananes au monde, et une forte augmentation de leurs exportations en Europe pourrait supplanter celles des “régions ultrapériphériques” de l’UE, telles que les îles Canaries, la Guadeloupe et la Martinique, qui, ensemble, cultivent 12% des bananes vendues dans l’UE.

Afin d’éviter de nuire à leurs économies fragiles, les députés ont approuvé deux règlements qui garantissent un filet de sécurité général pour les secteurs européens ainsi que des “mécanismes de stabilisation” spéciaux pour les bananes.

Les débats qui ont précédé le vote en plénière sur l’accord d’association avec l’Amérique centrale ont été tendus, car le groupe des Verts a dénoncé “un accord déséquilibré”, qui “profite essentiellement aux industries européennes et aux multinationales”.

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éputée EELV Eva Joly le 16 novembre 2012 à Grandchamps-des-Fontaines (Photo : Jean-Francois Monier)

L’eurodéputée verte française Eva Joly, membre de la Commission du Développement au Parlement européen, a appelé à voter contre cet accord, car “il ne prévoit aucune condition pour imposer aux signataires le respect des droits de l’homme”.

L’accord entérine un dialogue politique, une coopération et le libre commerce entre les deux parties signataires. Il prévoit une clause sur les droits de l’homme qui permet de le suspendre si une des parties ne la respecte pas.

“L’Union européenne a trop longtemps délaissé la relation avec l’Amérique latine”, a commenté le Président du Parlement européen Martin Schulz après l’approbation des deux accords.

Ces deux accords “ouvrent de grandes perspectives dans les secteurs de l’industrie, de l’automobile et des machines-outils”, a-t-il souligné.

En Colombie et au Pérou, les plus grands bénéficiaires de la suppression des droits de douane seront les producteurs de fruits (en particulier de bananes et de raisin) et de crevettes.

Une fois en vigueur, l’accord devrait faire augmenter le PIB du Pérou de 0,7% et de 1,3% pour la Colombie. Les exportateurs européens devraient économiser 270 millions d?euros en droits de douane chaque année, selon les estimations de la Commission européenne.

Les exportations traditionnelles principales de l’Amérique centrale en Europe sont les micro-puces, le café, les bananes et les ananas. A long terme, l’accord pourrait accroître le revenu national des six pays, allant de 0,5% pour le Nicaragua à 3,5% pour le Costa Rica. Les exportateurs européens pourraient économiser jusqu’à 87 millions d’euros en droits de douane chaque année, selon les estimations de la Commission européenne.