En marge de la 5ème édition du Forum Meditour 2012, la 11ème conférence FEMIP s’est tenue à Marseille le 27 novembre 2012, organisée conjointement par la Banque européenne d’investissement (BEI) et le ministère du Tourisme du Royaume Hachémite de Jordanie. Elle avait pour thème: «Vers un tourisme durable en méditerranée: investissements et services financiers en faveur du tourisme».
Le programme de cette journée a été axé sur deux thématiques, en l’occurrence “le tourisme: tendances, potentiel du marché et besoins du secteur“, et “améliorer le soutien apporté au secteur du tourisme en Méditerranée“.
Ces deux thèmes ont permis:
– Donner une vue d’ensemble de l’offre et de la demande mondiale dans le secteur du tourisme. L’évolution des caractéristiques et de la demande des marchés à forte croissance, en particulier dans le bassin méditerranéen.
– D’analyser les investissements sectoriels prioritaires ainsi que les besoins de financement. Les carences au niveau de l’offre et les solutions possibles, de même que le rôle des banques, des fonds et des promoteurs immobiliers.
Nous avons saisi cette occasion pour interviewer Philippe de Fontaine Vive, vice-président de la BEI, en charge de la FEMIP.
WMC: Pourquoi la BEI s’intéresse-t-elle aux thématiques du tourisme, est-ce une nouvelle priorité d’action?
Philippe de Fontaine Vive : Le tourisme est un secteur économique clé sur les rives de la Méditerranée, en tant que créateur d’emplois durables pour plus de 20 millions de personnes.
Grâce à la richesse de son patrimoine naturel et culturel et à son climat, la région de la Méditerranée dispose d’un potentiel exceptionnel en matière de développement du tourisme avec des répercussions qui pourraient être très positives en termes d’emploi et de croissance économique. C’est pour cette raison que la BEI veut favoriser ce secteur clef pour un tourisme durable et de qualité, respectueux de la spécificité de chacun des pays méditerranéens.
Nous devons encourager une autre forme de tourisme, plus authentique et plus respectueux de la nature, facteur de développement et d’emploi pour l’économie locale.
Face aux incertitudes économiques et politiques auxquelles est confronté l’avenir de ce secteur, il est nécessaire de moderniser l’offre et de mettre en place, en parfaite adéquation, de nouveaux outils financiers.
Est-ce que la création d’un label touristique serait nécessaire ?
Créer un label, c’est une bonne idée. C’est encourager un tourisme haut de gamme. C’est promouvoir une offre de qualité.
Concernant la Tunisie, quelle est votre priorité d’action?
Financer des projets prioritaires pour le gouvernement tunisien, participant directement à la croissance et à l’emploi, notamment l’emploi des jeunes, ainsi qu’à une meilleure répartition géographique du développement et, plus généralement, à l’amélioration des conditions de vie de la population tunisienne.
Notre action se concrétise par le financement de grands projets d’infrastructures mais également par un soutien accru aux Petites et Moyennes Entreprises (PME).
Vous avez souligné dans votre intervention que le blocage ce n’est pas le financement, c’est l’innovation. Comment convaincre le jeune promoteur?
L’innovation est en effet une clef d’avenir. Le jeune promoteur doit savoir changer de mentalité et de méthode lorsque le marché l’exige: mieux analyser son projet, mieux identifier sa cible, avoir une réelle stratégie de développement. De leur côté, les structures bancaires et de microfinance doivent néanmoins se mobiliser pour offrir des conditions attractives, adaptées à cette clientèle d’avenir, et améliorer l’accès des créateurs d’entreprise au financement.