Le chef du gouvernement provisoire, Hamadi Jebali, a affirmé, mercredi soir (12 décembre), que l’accord conclu avec l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) sur l’annulation de la grève générale prévue pour jeudi, 13 décembre 2012, est une victoire pour la Tunisie
Dans une interview accordée à la chaîne privée Hannibal, Jebali a indiqué que «La Tunisie n’a pas besoin de grève mais de consensus pour parvenir aux élections».
Parmi les points de l’accord conclu entre le gouvernement et l’organisation syndicale, il a évoqué l’ouverture d’une enquête sur les actes de violence commis le 4 décembre devant le siège de l’UGTT, Place Mohamed Ali, et la garantie de la protection par l’Etat des organisations, des partis et des réunions.
Concernant la dissolution des ligues de protection de la révolution, il a indiqué que cette décision revient à la justice et non pas au gouvernement, ajoutant que toutes les associations et organisations ayant obtenu leur visa ont la liberté d’action tant qu’elles ne font pas recours à la violence.
S’agissant de la proposition du président de la République provisoire, Moncef Marzouki, pour la formation d’un gouvernement restreint, Jebali a indiqué que «le mieux serait de débattre de ces déclarations au sein de la Troïka avant de les dévoiler à l’opinion publique».
Il a, dans le même sens, fait savoir que le remaniement ministériel est un choix parmi d’autres pour la Troïka, dont un remaniement ministériel partiel ou encore le recours à un gouvernement de technocrates.
Pour ce qui est de l’agenda politique de la Tunisie, le chef du gouvernement a assuré que «le 30 juin 2012 comme échéance pour les prochaines élections est une date possible et nécessaire. Je ne crois pas que le temps qui reste est insuffisant, vu que les élections du 23 octobre, qui sont parties de zéro, ont été accomplies en six mois», a-t-il noté, ajoutant que le plus important c’est de voir la Constituante «changer sa façon de travailler et accomplir rapidement sa mission pour pourvoir accélérer l’organisation des élections».
S’agissant des récents événements au Kef et à Kasserine, Jebali a affirmé que des tentatives d’introduire des armes en Tunisie existent mais de manière très limitée. Ces tentatives persisteront tant que les causes de tension demeurent, a-t-il dit tout en démentant les informations qui circulent sur l’existence de centres d’entraînement en Tunisie.
Il a signalé que quatre tentatives d’infiltration d’arme à partir de l’Algérie ont été déjouées mettant en exergue l’importance de la coordination entre la Tunisie, l’Algérie et la Libye pour venir à bout du trafic transfrontalier d’armes.
Le chef du gouvernement a souligné à ce propos que personne n’a le droit d’enfreindre la loi au nom de la liberté ajoutant que toutes les démocraties se protègent et font de la sécurité le pilier de leur pérennité.