Le moteur de recherche de livres Google Book (Photo : Joel Saget) |
[13/12/2012 12:44:02] BRUXELLES (AFP) Les éditeurs de journaux francophones belges ont estimé jeudi que l’accord conclu pour mettre fin au conflit qui les opposait depuis six ans à Google était “le choix le plus raisonnable” dans un contexte d’accélération de la révolution numérique et de crise de la presse.
“On fait nos calculs économiques et c’était le choix le plus raisonnable”, a déclaré lors d’une conférence de presse téléphonique François Le Hodey, représentant des éditeurs de la presse quotidienne francophone belge.
“Ce n’est pas la même chose d’avoir un accord en 2012 que d’avoir raison judiciairement, peut-être en 2018. La révolution numérique s’accélère”, a-t-il ajouté.
“Nous savions bien que c’était inutile d’espérer un accord sur un concept de rémunération des contenus avec Google”, a-t-il conclu. Selon lui, la situation en Belgique est “différente” de celle que connaît la France, où les éditeurs discutent actuellement avec le moteur de recherche américain sous l’égide d’un médiateur nommé par le gouvernement.
Les éditeurs de presse français exigent que Google paie des “droits voisins” du droit d’auteur, au regard des importants bénéfices publicitaires qu’il réalise en se contentant simplement de référencer leurs titres.
Pour Thierry Geerts, patron de Google Belgique, l’accord conclu en Belgique, “c’est un bon exemple au niveau mondial de la façon dont Google peut travailler avec les éditeurs et les auteurs”.
“Il est plus intelligent et productif de se mettre autour d’une table et de voir comment aborder la problématique du digital que d’essayer de faire de longs procès”, a-t-il jugé. “Il faudra voir dans les mois à venir à quel point ces modèles là sont efficaces et peuvent être transposés, par exemple en France”.
Un volet de l’accord prévoit l’achat par Google d’espaces publicitaires auprès des éditeurs, ont-ils indiqué. Parallèlement, les éditeurs belge feront appel aux solutions publicitaires de Google, dont l’achat de mots-clé afin d’être référencés par le moteur de recherche.
L’objectif est de stimuler la fréquentation des sites de ces journaux et de les aider à monétiser leurs contenus en ligne, mais aussi de développer leur distribution sur les plateformes mobiles et d’augmenter la participation des lecteurs à leurs portails.
Selon le responsable de Google en Belgique, des discussions auront lieu avec les éditeurs flamands afin de parvenir au même type d’accord. “Nous voudrions travailler avec toute la presse Belge”, a déclaré Thierry Geerts.