Régime minceur pour Danone dans une Europe en crise

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Le logo du groupe Danone (Photo : Eric Piermont)

[13/12/2012 13:56:30] PARIS (AFP) Danone prépare un plan d’économies de 200 millions d’euros sur deux ans en Europe pour faire face à la baisse de consommation et de pouvoir d’achat des consommateurs du Vieux Continent.

Ces 200 millions s’ajoutent aux 500 millions que le groupe s’est déjà engagé à économiser par an. Il y a trois ans, Danone a mis en place un plan “de productivité continue” destiné notamment à compenser la hausse des matières premières et à se donner les moyens d’investir dans les pays émergents.

En terme d’emploi, “il est trop tôt aujourd’hui pour évaluer les impacts” de ce nouveau plan, a précisé à l’AFP le directeur délégué à la présidence de Danone, Laurent Sacchi.

Mais, il est déjà certain qu’il concernera l’encadrement en Europe (Danone y emploie 9.000 cadres) et les fonctions “support” (ressources humaines, finances…) et sera mené “sur la base du volontariat en privilégiant la mobilité interne”.

Aucune fermeture d’usine n’est prévue, assure-t-on encore chez Danone.

Ce projet sera soumis aux représentants du personnel d’ici mars, qui, pour l’heure, ne disposent pas de détails supplémentaires.

“Nous sommes inquiets pour les postes d’encadrement dont nous savons qu’ils seront la cible la plus touchée mais nous ne savons pas dans quelles proportions, ni si la France sera largement contributrice à ce plan d’économies”, a réagi auprès de l’AFP Fabien Fredou, coordinateur CFDT pour le groupe.

“Notre priorité sera la préservation de l’emploi”, a expliqué de son côté Laurent Rescanières, délégué central FO qui va solliciter un entretien avec la direction pour obtenir plus de détails.

“En Europe, on n’a pas de problème de positionnement stratégique mais il y a une baisse forte de la consommation et un problème de pouvoir d’achat” qui renforce la concurrence entre les grands groupes agroalimentaires, justifie de son côté le directeur général.

Le groupe est en croissance partout dans le monde, sauf en Europe. Au 3ème trimestre de cette année par exemple, Danone a réalisé une croissance à deux chiffre en Amérique latine et au Moyen-Orient sur les produits laitiers, son activité phare.

A l’inverse, les ventes en Europe du Sud sur ce segment ont flanché de plus de 10%.

Et le groupe “n’a pas noté d’inflexion” dans ses tendances depuis la publication de ces chiffres mi-octobre, selon M. Sacchi.

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Des produits alimentaire du groupe Danone (Photo : Mychele Daniau)

Raison pour laquelle Danone souhaite “renforcer la compétitivité des produits et des marques” en Europe en simplifiant “certains processus de travail et de décision”, en optimisant ses achats et frais généraux ou encore en rendant certains projets moins prioritaires, détaille-t-il.

Cette annonce intervient un mois à peine après l’entrée au capital du groupe de l’investisseur activiste américain Nelson Peltz, via son fonds d’investissement Trian.

M. Peltz estime que le groupe alimentaire français doit réduire ses coûts et faire une meilleure utilisation de ses liquidités au profit des actionnaires.

Danone assure cependant que l’annonce d’aujourd’hui n’a aucun rapport avec Nelson Peltz. “Il n’y a pas de lien, c’est une décision mûrie depuis de long mois”, assure la porte-parole du groupe.

Les investisseurs activistes prennent une participation dans une société cotée dont ils jugent le cours sous-évalué pour l’obliger à modifier sa stratégie dans un sens plus favorable à l’actionnaire.

A la Bourse de Paris, l’action Danone profitait de la nouvelle (+1,47% à 51,10 euros vers midi), dans un marché quasi-stable.

Le groupe emploie 27.000 personnes en Europe et environ 100.000 au total. Sur le volet social, le dernier gros dossier remonte à 2001 lorsque Danone avait fermé des usines Lu, une marque qu’il ne détient plus désormais.