Depuis toujours, la comparaison avec le Maroc n’est pas très appréciée par certains décideurs tunisiens, étant donné que souvent c’est à l’avantage du Royaume chérifien. Pourtant les faits sont là et sont réels. Alors même si ça choque, on se doit de continuer sur cette lancée.
Ainsi, lors de récente visite au Maroc, le mardi 11 courant, le Premier ministre français, Jean-Marc Ayrault, a fait une proposition qui pourrait faire des émules ici à Tunis: il a plaidé pour la mise en place d’un partenariat industriel entre le Maroc et la France, en développement «la co-localisation plutôt que la délocalisation pour permettre aux usines françaises de regagner en compétitivité».
Et certains médias de l’Hexagone, à l’instar de usinenouvelle.com de titrer “Et si notre compétitivité passait par le Maroc?“ C’est tout dire.
Selon le portail, Ayrault a souligné en substance que «l’Allemagne a les pays de l’Est. Nous, nous pourrions avoir le Maroc…». Autrement dit, «… les industriels français pourraient profiter des bas-salaires marocains et d’une culture commune pour faire fabriquer des produits ou des parties de produits dans le royaume chérifien. Une sorte de délocalisation raisonnée qui, bien menée, pourrait permettre de créer de la valeur des deux côtés de la Méditerranée». Egalement, «… les deux pays pourraient partir ensemble à la conquête d’autres marchés, en proposant une plate-forme industrielle intégrée».
Ceci dit, le site rappelle qu’en son temps, Nicolas Sarkozy avait effleuré cette idée. «Si elle se met en place, elle obligera les industriels français à revoir leur conception de la délocalisation. Comme les Allemands ont réussi à le faire, ils devront mieux segmenter leur chaîne de valeur pour mieux cerner les opérations à haute valeur ajoutée (et donc faisable en France), des autres opérations plus banales (délocalisables donc)», précise la même source.
Maintenant, ici en Tunisie, on se demande si Hollande lors de sa première visite dans notre pays nous fera pareille annonce. Rien n’est moins sûr. Car aujourd’hui plus qu’hier, les gros industriels français –mais pas seulement- sont en train de considéré le Maroc comme leur «plateforme industrielle». Ce qui est loin, malheureusement, d’être le cas pour la Tunisie.