ènes (Photo : Louisa Gouliamaki) |
[14/12/2012 10:15:20] ATHENES (AFP) La Grèce se préparait vendredi à une rigide tutelle budgétaire incluant un durcissement du régime fiscal de sa classe moyenne, en échange de la reprise, décidée la veille, de la perfusion financière internationale la protégeant de la faillite.
Selon un décret publié au journal officiel, les prêts de 49,1 milliards d’euros débloqués par l’UE ne pourront être affectés aux besoins intérieurs du pays que sur demandes au cas par cas adressées au Fonds européen de secours (FESF), détaillait vendredi l’agence de presse grecque Ana (semi-officielle).
Le ministère grec des Finances devra joindre à ces requêtes des “certificats de conformité” avec les objectifs du plan de redressement convenu entre Athènes et ses créanciers UE-FMI, selon l’Ana.
En cas de dépassement des objectifs des privatisations prévues, pour un total de 9,5 milliards d’euros d’ici à 2016, les revenus iront en priorité au FESF pour rembourser la part des prêts européens –11,3 milliards d’euros– absorbés par le pays pour racheter une partie de sa dette.
Convenue avec l’Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI), l’opération, qui doit être bouclée le 18 décembre, vise à réduire de 20 milliards la dette souveraine, pour la ramener à 124% du PIB en 2020.
Le moratoire de 10 ans accordé fin novembre à Athènes par l’UE et le FMI pour rembourser les intérêts des prêts consentis est aussi suspendu au respect rigoureux par le pays de ses engagements de redressement.
Pour débloquer les prêts gelés depuis juin, avec un premier versement de 34,4 milliards d’euros la semaine prochaine décidé jeudi par les ministres des Finances de la zone euro, le gouvernement a aussi déposé dans la nuit au parlement un projet de loi fiscal réclamé par ses bailleurs de fonds.
Le texte, encore négocié au sein de l’alliance gouvernementale tripartite (droite-socialistes-gauche modérée), vise à dégager 2,5 milliards d’euros par an, via une augmentation des charges des professions libérales, champions de l’évasion fiscale, et des salariés au revenu supérieur à 21.000 euros annuels.
Pour un ménage comptant trois enfants et déclarant 25.000 euros, le surcoût sera de 830 euros, portant l’impôt annuel à 3.800 euros, calculaient les médias à titre d’exemple.