Le rapport présenté vendredi 14 décembre par la Cour des comptes aux médias est alarmant, même si la gestion équivoque des affaires de l’Etat, les mauvaises pratiques et l’absence d’une bonne gouvernance durant les années Ben Ali n’étaient plus un secret pour personne.
Ainsi, lors de la présentation dudit rapport s’étalant de 2008 à 2011, Abdelkader Zgolli, premier président de la Cour des comptes, a dénoncé «la mauvaise gestion des administrations publiques, l’attribution de budgets à des projets qui n’ont jamais vu le jour. D’autres ont vu leur démarrage inachevé ce qui contredisait des déclarations d’intention assurant leurs réalisation alors qu’ils bénéficiaient de lignes de financement étrangères».
Vingt-une opérations de vérification et d’expertise sur terrain ont éclairé les contrôleurs publics sur l’existence de décisions et de contre-décisions concernant le même projet. Ce qui a eu pour conséquence le dépassement des budgets autorisés et, d’autre part, le non recours à des budgets disponibles: «ce qui prouve le manque de précision lors de la définition des besoins et du classement des priorités», a précisé M. Zgolli.
Certains gestionnaires de l’Etat n’ont pas usé d’une gestion appropriée en suivant des instructions verbales et écrites inadéquates avec les besoins de leurs administrations et en faisant parfois du zèle. Ceci les a conduits à user exagérément des finances de l’Etat au profit de certaines parties et à se montrer généreuses envers elles en leur offrant des privilèges qu’elles ne méritaient pas et ce aux dépens de l’intérêt du pays, a déploré le premier président de la Cour des comptes.
A titre d’exemple, le budget du ministère de l’environnement et du Développement durable a payé de son budget 1,6 MDT l’aménagement du Club Elyssa à Carthage, qui serait, selon certains, repris aujourd’hui par la femme d’un ministre en poste. Le même ministère a importé pour 403.000 dinars de jouets pour le fils de Ben Ali et a équipé la bibliothèque numérique sise au parc de Sidi Bousaïd à hauteur de 382.000 dinars pour le dernier rejeton de l’ancien président et des parents à lui.
Une parente de l’ancien président a bénéficié sur 10 ans d’un salaire et d’émoluments s’élevant à 110.000 dinars alors qu’elle n’a pas dépassé les 510 jours de travail.
Ce sont là quelques petits exemples édifiants sur les pratiques inacceptables qui existaient au temps de Ben Ali.
Espérons que nous ne les revivrons plus et surtout que les deniers de l’Etat seront préservés et exploités dans l’intérêt du pays.
Nous y reviendrons avec plus de détails.