«Informelle, souterraine, parallèle, clandestine, certains vont jusqu’à dire criminelle… autant de qualificatifs pour définir ce que nous appelons chez nous le secteur informel».
C’est ainsi que Wided Bouchamaoui, présidente de l’UTICA, lors de la Conférence organisée conjointement par le patronat et l’Institut Liberté et Démocratie (ILD) samedi 15 décembre au siège de la Centrale patronale, a entamé son discours de présentation de la rencontre.
Des qualificatifs qui reflètent le désarroi des opérateurs économiques face à un phénomène qui croît de manière intensive en l’absence de sanctions effectives pour le juguler.
“L’économie informelle se développe beaucoup plus rapidement que l’économie formelle”, a dénoncé, pour sa part, Hamadi Jebali, chef du gouvernement à l’ouverture de la Conférence. M. Jebali brossera du reste un brossé un tableau récapitulatif de l’économie informelle dans notre pays en rappelant que son existence remonte à un siècle en arrière. Il a tenu à préciser qu’elle a considérablement progressé durant l’ère Ben Ali et qu’elle s’est complètement développée sur les frontières, soutenue par des complicités au sein même du pouvoir.
Une activité ravageuse que cette économie informelle, a tonné la présidente de l’UTICA: “Dévastatrice de tout processus de création de richesses et de valeurs, risquée pour la sécurité et la santé des consommateurs mal informés et séduits par une offre défiant toute logique concurrentielle”. “Lutter contre le secteur informel doit commencer par savoir quand a été créé le formel et comment”, a indiqué Hernando De Soto, économiste et fondateur de l’Institut Liberté et Démocratie, et initiateur de stratégies pour des réformes institutionnelles permettant aux pays émergents d’entrer dans l’économie moderne.
L’informalité n’est pas un problème marginal, peut-on lire dans l’étude réalisée par l’UTICA et l’ILD: “Les chiffres préliminaires que nous avons collectés confirment que 524.000 entreprises sur un total de 616.000 sont informelles… La valeur totale de toutes les entreprises et biens immobiliers informels en Tunisie à environ 115 milliards de dollars soit 11 fois la valeur du capital des sociétés cotées à la Bourse de Tunis en 2010. Des chiffres réellement alarmants!
Nous y reviendrons avec plus de détails!