à Chalon-sur-Saône, le 13 décembre 2012 (Photo : Philippe Merle) |
[17/12/2012 08:18:41] SEVREY (AFP) Dans le dernier centre logistique ouvert par l’Américain Amazon en France, en Saône-et-Loire, des centaines de petites mains s’activent pour expédier les commandes des internautes, des emplois intérimaires, précaires, le temps du pic d’activité de Noël.
Jeux de construction, poupées, tablettes tactiles… Les produits se déploient à l’infini sur les rayonnages du géant de la distribution.
“On se dit qu’on est la boutique du père Noël, beaucoup d’enfants nous attendent”, sourit Christophe Noe, le directeur du site de Sevrey, qui a ouvert début septembre près de Chalon-sur-Saône.
La jeune plateforme logistique s’est calée depuis fin novembre sur le rythme des fêtes et tourne depuis 24h/24 et 7j/7. Des centaines d’intérimaires ont été recrutés pour gérer l’afflux de commandes.
Le groupe refuse de communiquer le nombre de ces travailleurs temporaires. Il avait indiqué aux collectivités locales vouloir embaucher 250 CDI à temps plein les deux premières années. Or un millier de personnes travaille actuellement à Sevrey.
“Je n’avais jamais vu une entreprise avec un ratio de 70% de précaires”, relève François Bucaille, secrétaire de l’union locale FO de Chalon-sur-Saône.
“L’objectif est de convertir le maximum d’intérim en CDI”, assure Christophe Noe, qui explique ce recours massif à l’intérim par une activité “très saisonnière”. En période haute, jusqu’à 4.000 personnes travaillent pour Amazon en France.
à Chalon-sur-Saône, le 13 décembre 2012 (Photo : Philippe Merle) |
“On embauche tous les jours”
“On embauche tous les jours”, indique encore le directeur, qui précise que chaque nouvel employé bénéficie d’une journée et demie de formation.
La plateforme logistique de Sevrey est la troisième du groupe Amazon en France après celles de Saran (Loiret) et Montélimar (Drôme): 40.000 m2, l’équivalent de quatre terrains de football, “7 minutes de marche d’un bout à l’autre”, selon M. Noe.
Un “bonjour” enthousiaste et un mot pour chaque employé, le directeur du site a les yeux qui brillent quand il parle de son entreprise: “Depuis ici on livre le monde entier. Tout ce que vous ne trouvez pas ailleurs, vous pouvez le trouvez ici !”.
“On trouve tout chez Amazon”, renchérit Virginie, une intérimaire, sous les regards de son directeur et de l’attachée de presse du groupe.
Elle est chargée du “picking”. Munie d’un chariot et d’un scanner qui lui indique le chemin à suivre, elle récupère les commandes dans le dédale des rayons. Virginie confie l’objectif qui lui a été fixé ce jour là: 80 articles par heure.
“On ne lui demande pas de courir. La priorité, c’est la sécurité et qu’elle ne se trompe pas”, souligne le directeur.
Après avoir travaillé dans l’armée, la grande distribution et la restauration, Laurent Cretin est l’un des premiers à avoir été recruté: “Ils s’en fichent d’où on vient, de ce qu’on a fait avant”, dit-il, visiblement ravi.
“Ce qui compte, c’est l’énergie, la passion”, abonde la chargée de communication.
D’ici à 2015, 500 emplois en CDI devraient être créés à Sevrey et, en échange de subventions de la Région et du département, Amazon s’est engagé à ne pas réduire ses effectifs dans les cinq ans qui suivent la dernière embauche.
Ces emplois sont une bouffée d’oxygène dans une zone marquée notamment par la fermeture du spécialiste de la photo argentique Kodak, qui fut le premier employeur de Bourgogne.
Dans le Nord, le bassin minier devrait également bientôt bénéficier de la bonne santé du commerçant en ligne, qui est le site internet le plus visité en France selon la Fédération e-commerce et vente à distance (Fevad).
Amazon a ainsi annoncé qu’il allait ouvrir au deuxième semestre 2013 une quatrième plateforme logistique à Lauwin-Planque (Nord), avec jusqu’à 2.500 emplois à la clé lors des fêtes de fin d’année.