Les discussions avancent dans l’optique d’un accord entre Google et Bruxelles

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Logo de Google (Photo : Eric Piermont)

[18/12/2012 19:38:14] BRUXELLES (AFP) La Commission européenne a annoncé mardi qu’elle poursuivait le dialogue avec Google en vue de mettre fin à son enquête pour abus de position dominante contre le géant d’internet, une enquête menée parallèlement à celle de l’autorité américaine de la concurrence.

Le commissaire européen chargé de la concurrence, Joaquin Almunia, a annoncé mardi qu’il avait “décidé de poursuivre le processus en vue de parvenir à un accord” avec Google.

M. Almunia, qui s’est entretenu mardi à Bruxelles avec le patron de Google, Eric Schmidt, souligne dans un communiqué que “les divergences ont été substantiellement réduites” entre le géant d’internet et la Commission depuis le début de leurs discussions en juillet.

Il dit attendre désormais des “engagements détaillés en janvier 2013” de la part de Google.

“Nous continuons à travailler de manière coopérative avec la Commission européenne”, a déclaré Google dans un bref communiqué.

Selon le site américain d’information en ligne Politico, M. Schmidt et son entourage avaient réservé trois nuits d’hôtel à Bruxelles mais ne comptaient pas les utiliser toutes, tablant sur des discussions positives avec M. Almunia.

L’annonce d’une poursuite des discussions coïncide avec des informations parues lundi dans la presse américaine, selon lesquelles un accord serait proche entre Google et l’autorité américaine de la concurrence (FTC), qui mène sa propre enquête contre le groupe pour abus de position dominante.

Le rapprochement des points de vue entre Google et la Commission européenne s’est opéré sur “chacun des quatre sujets de préoccupation en matière de concurrence signalés par la Commission”, gardienne de la concurrence en Europe, a expliqué M. Almunia.

Elle reproche notamment à Google de mettre en avant dans ses liens ses propres moteurs de recherche verticale, c’est-à-dire spécialisés dans un domaine précis comme les voyages ou les restaurants, afin de leur assurer un “traitement préférentiel” par rapport aux autres moteurs de recherche spécialisée.

Elle s’inquiète aussi de la manière dont Google “copie du contenu de moteurs de recherche verticale concurrents et les utilise dans ses propres offres”, et soupçonne en outre Google d’imposer des clauses d’exclusivité à ses partenaires publicitaires.

Enfin, elle reproche à Google d’imposer des restrictions entravant les annonceurs qui veulent déplacer leurs publicités de Google AdWords vers d’autres sites. AdWords permet aux annonceurs d’augmenter la visibilité de leurs liens commerciaux dans les pages de résultats de Google et sur les sites de son réseau partenaire (web et mobile).

L’enquête de la Commission, ouverte en novembre 2010, avait été déclenchée à la suite de plusieurs plaintes contre le moteur de recherche, dont une émanant du portail internet Ciao, racheté par Microsoft en 2008. D’autres plaintes s’y sont ajoutées, dont une de Microsoft en mars 2011.

Google avait proposé des remèdes à la Commission en juillet, laissant augurer une clôture rapide du dossier. Mais les services de M. Almunia avaient finalement décidé de poursuivre leur enquête jusqu’à ce que les remèdes proposés soient jugés satisfaisants.

Si la Commission conclut que les propositions de Google sont de nature à remédier aux entraves à la concurrence, elle pourra clore le dossier. Dans le cas contraire, elle pourrait infliger des sanctions atteignant jusqu’à 10% du chiffre d’affaires de Google.

Le moteur de recherche est par ailleurs visé par une autre enquête de la Commission à la suite de plaintes déposées contre son système d’exploitation Android.

Google contrôle environ 70% du marché de la recherche sur internet, et de la publicité qui va avec, et pourrait exercer encore plus de pouvoir dans le secteur mobile grâce à Android, utilisé par deux smartphones sur trois.