La Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (CONECT) a de la suite dans les idées. La conférence sur le «Financement de l’entreprise face aux exigences de bonne gouvernance», organisée le 14 juin 2012 à la Bourse des valeurs mobilières de Tunis (BVMT), ayant souligné la nécessité de promouvoir et de vulgariser des outils de financement modernes, tel que le Private Equity, la centrale patronale présidée par Tarek Chérif remet le dossier sur la table six mois plus tard.
En effet, CONECT organise, jeudi 20 décembre (Novotel, Tunis), un atelier sur le «Private Equity pour le financement de la PME moderne et transparente».
Une note d’orientation préparée en prélude à cet atelier estime que «dans un contexte caractérisé, d’une part, par l’insuffisance de ressources longues au niveau des banques tunisiennes et, d’autre part, par le besoin croissant des entreprises qui, pour la plupart, souffrent de sous-capitalisation, le recours aux private equity constitue une alternative efficiente pour compléter le concours des institutions de crédit au financement de nos PME».
Ce mode de financement peut être utile de trois manière: «contribuer à financer le développement des entreprises existantes et encourager la constitution de nouvelles start-up et pourrait également accompagner l’effort de l’Etat en matière de projets d’infrastructure indispensables pour désenclaver les régions, dans le cadre de structurations financières de type PPP (Partenariat public/privé)».
Toutefois, le recours à ce mode de financement n’est pas à la portée de toutes les entreprises. «Il est évident qu’il existe des pré-requis au recours à ces financements dont notamment l’exigence de bonne gouvernance et de transparence», avertit la note.
Cet atelier réunira les principaux acteurs de la finance –notamment les bailleurs de fonds- en général, et du Private Equity, en particulier, tant publics (Banque centrale de Tunisie, Banque mondiale –à travers la Société financière internationale (SFI)- Banque africaine de développement (BAD), Banque européenne d’investissement (BEI), Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD), Proparco (France), BVMT et Caisse des dépôts et consignation) que privés (SWICORP, Sages Capital, Axis Capital, Tuninvest) et gouvernement (Ridha Saïdi, ministre auprès du chef du gouvernement chargé des Dossiers économiques et sociaux, et Slim Besbes, ministre des Finances par intérim).
Parmi les bailleurs internationaux impliqués dans la conférence organisée par CONECT, deux au moins sont en train de pousser au développement du Private equity en Tunisie et en Afrique du Nord: la Société financière internationale (SFI) et la Banque européenne de reconstruction et de développement (BERD).
Dans le cadre de sa stratégie mettant l’accent sur l’inclusion et la création d’emplois en Tunisie à travers le développement de la participation du secteur privé et la croissance, la SFI a engagé diverses initiatives pour augmenter l’accès des petites et moyennes entreprises au financement. Dont en particulier le lancement de Maghreb Private Equity Fund, un fonds destiné à investir près de 400 millions de dinars dans les PME-PMI d’Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie, Libye et Egypte), opérant dans divers secteurs (agribusiness, services financiers, emballage, industrie, télécom et transport).
La filiale de la Banque mondiale va participer à hauteur de 20 millions de dollars à ce fonds par Tuninvest-Africinvest (Tuninvest) et géré par Evolia Ltd, et visant conseil et appui financier à la même cible.
De son côté, la BERD, qui est en train de prendre pied en Afrique du Nord, s’est engagée pour la première fois dans un fonds qui lui est dédiée en prenant un «ticket» de 20 millions d’euros dans Maghreb Private Equity Fund. Il ne sera probablement pas le dernier.